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Enfants du soleil

Christophe Sermet et la compagnie du Vendredi

En bref

Il s'agit pour la Compagnie du Vendredi et le metteur en scène d'une suite logique, après la création de Vania ! d'après Anton Tchekhov, récemment primé dans la catégorie "Meilleur spectacle", au Prix de la Critique Théâtre et Danse 2015. "Enfants du soleil", une première en Belgique francophone.

Une suite logique, après la création de "Vania !"

Ce projet Gorki, après Tchekhov, permet de pousser plus loin notre aventure dans le théâtre russe du tournant des 19e / 20e siècles. Nous envisageons les deux spectacles comme un diptyque, en nous servant de l’expérience du premier pour progresser logiquement d’une théâtralité de l’intime vers un théâtre plus politique. Gorki fait forcément penser à Tchekhov mais, bien qu’ils furent amis, les deux hommes ne se ressemblaient guère. Là où Tchekhov reniait tout engagement politique – se contentant d’être un humaniste irréductible et engagé – Gorki épousa les idées révolutionnaires. Il dépeindra sans relâche cette bourgeoisie sourde au monde dont elle est coupée et aveugle aux souffrances du peuple qu’elle domine, cela dans le but de la sensibiliser aux idées révolutionnaires. Sa réalité sociale est plus âpre, les rapports de classes sont tranchés. Contrairement à Tchekhov qui pose de plus haut son regard d’entomologiste sur de petits échantillons d’humains, Gorki se place à hauteur d’homme, retrousse les manches et se jette dans la mêlée. Écrivain physique, il va au contact et ne craint pas les coups.

En pratique

Une production de la Compagnie du Vendredi et du Rideau de Bruxelles

Un ou deux rôles féminins sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques

Rencontre professionnelle: du lundi 02 au vendredi 06 mai 2016 au Théâtre de La Balsamine. Clôture des inscriptions: jeudi 14 avril 2016

Répétitions: du 21 novembre au 3 décembre 2016, puis du 13 mars au 25 avril 2017 (Une disponibilité totale est exigée durant toutes les répétitions, matins / après-midis et soirs)

Représentations: du 26 avril au 27 mai 2017 (entre 16 et 18 représentations)

A propos de Christophe Sermet et la compagnie du Vendredi

Je suis né le 16 avril 1971 à Berne en Suisse. Je vis et travaille à Bruxelles. Après des études de graphiste à l’Ecole d’Arts Appliqués de La Chaux-de-Fonds, en Suisse, j’ai travaillé un temps comme graphiste avant de bifurquer vers des études de comédien au Conservatoire de Lausanne. En 1993, j’ai décidé de quitter la Suisse pour la Belgique où je suis entré au Conservatoire Royal de Bruxelles, dans la classe de Pierre Laroche.
En 2000, j’ai participé à L’Ecole des Maîtres, dont le maître de stage était Eimuntas Nekrosius. De cette rencontre est né mon désir de mettre en scène. Participation ensuite à la longue tournée italienne du spectacle « Il Gabbiano », issu du stage de l’Ecole des maîtres, puis, par la suite, à plusieurs projets, en tant que comédien, en Italie. Première mise en scène: en 2005, au Théâtre Le Public, « Vendredi, jour de liberté », de Hugo Claus (premier projet soutenu par la CAP.)
En 2006, lauréat du Prix Jacques Huisman, ce qui me permet, en 2010, d’être assistant à la mise en scène de Krzysztof Warlikowski sur « Un tramway » au Théâtre de l’Odéon à Paris et de suivre, par la suite, le spectacle en tournée en Europe.
En 2007, je deviens intervenant régulier au Conservatoire Royal de Mons, à raison d’un projet par année académique: Tchekhov (« Les trois sœurs » – 2007) Wedekind (« L’Eveil du printemps » – 2009 ), Sophocle (« Electre » – 2009) et Tom Lanoye (« Mephisto forever » – 2011). En octobre-novembre 2013, j’interviens pour la première fois à l’ESACT (Conservatoire de Liège) en conduisant un projet autour de Hamlet avec les élèves de première année.
Depuis 2008, je suis artiste associé au Rideau de Bruxelles où j’ai mis en scène, successivement « Hamelin » de Juan Mayorga, « Une laborieuse entreprise » de Hanock Levin et « Antilopes », de Henning Mankel.
En octobre dernier, pour ma quatrième mise en scène au Rideau de Bruxelles, j’ai monté « Mamma Medea », création en français de la pièce de l’auteur flamand Tom Lanoye.
En septembre 2013, dans le cadre du RRRR Festival, toujours au Rideau, j’ai mis en espace une pièce de la jeune auteure Céline Delbecq, « Seuls avec l’hiver ».
En novembre 2014, nous avons créé, en coproduction avec le Rideau de Bruxelles, au Théâtre Marni, « Vania ! », d’après « Oncle Vania », de Anton Tchekhov, dans une nouvelle traduction élaborée avec Natacha Belova. (Spectacle aidé par le CAPT.)
En février 2015, la Compagnie du Vendredi a produit le spectacle « Gilles et la nuit », de Hugo Claus, dans ma mise en scène, à Carthago Delenda Est, Anderlecht, Bruxelles.

Distribution

Mélania – (soeur de Tchépournoï) Claire BODSON, Liza – (soeur de Protassov) Marie BOS, Eléna – (femme de Protassov) Vanessa COMPAGNUCCI, Dimitri Vaguine – (artiste) Francesco ITALIANO, Tchépournoï – (vétérinaire) Philippe JEUSETTE, Protassov – (biologiste, chimiste) Yannick RENIER. A distribuer: Iégor / Roman -(ouvrier), Antonovna – (gouvernante), Nazar-Micha Avdéïévitch – (propriétaire), Fima / Loucha – (domestique).

Note d'intention

Il est très à la mode, par les temps qui courent, d’appeler la révolution de ses vœux, d’affirmer que « si ça continue, ça va finir par péter ! » , d’éventuellement même légitimer la violence, voire, pour certains, plus extrémistes, d’envisager de prendre les armes. Conversations de bistro ou discussions de réseaux sociaux, le changement radical – « renverser la table » comme le dit Nicolas Sarkozy – est une tentation forte
actuellement.
Comme le théâtre, selon moi, doit toujours rester un divertissement – édifiant, troublant, dérangeant bien sûr, mais jamais un pensum – Enfants du soleil, cette étrange comédie de 1905, s’y prête magnifiquement.
Cette comédie écrite précisément l’année de la première tentative de révolution russe réunit tout ce que je cherche à mettre en mouvement au théâtre. Elle me permet de continuer à questionner l’individu dans son rapport complexe aux autres et au monde mais, cette fois, dans un contexte plus politique. Chez Gorki, la révolution est devant la porte. Et puisqu’ on ne lui ouvre pas, elle tente de se frayer un chemin, de se glisser par les fentes et fissures de l’édifice bourgeois.
Le théâtre permet d’aller chercher des idées anciennes, éprouvées, voire épuisées et de leur donner un souffle nouveau, de les requestionner à la lumière du contemporain, en les projetant dans notre époque et en les faisant revivre devant des gens d’aujourd’hui. Le travail avec les acteurs est au centre de ma démarche. Avec eux, nous chercherons à mélanger et combiner les registres du grave et de l’ironie, pour aborder cette comédie politico-sentimentale qui se termine en eau de boudin.

°°° Vous ne dites donc pas que les gens sont bestiaux, qu'ils sont grossiers, sales et qu'ils vous font peur ? Moi aussi, je le sais et je vous crois... Mais quand vous dites qu'il faut aimer les gens, je ne vous crois pas. C'est par peur que vous dites ça. Tchépournoï, Acte I °°°

Préparation de la rencontre

Travailler un extrait de « Les Bonnes » [LIEN], de Jean Genet, à deux, ou seule. A cette fin, la liste des participants à la rencontre professionnelle vous sera envoyée dans la lettre de confirmation

°°° LIZA. - ... Quand j’entends quelque chose de grossier, de violent, quand je vois du rouge, je sens dans le coeur une angoisse panique, et je vois tout de suite se dresser devant mes yeux cette foule noire, bestiale, ces figures sanglantes, les flaques de ce sang rouge et chaud sur le sable... - Acte I °°°

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions ’13, ’14, ’15
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée du stage et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Que votre formulaire d’inscription à la rencontre soit en notre possession au plus tard le jeudi 14 avril 2016

°°° Mon projet est d'aborder la pièce comme un texte contemporain, sans aucun pittoresque slave ou folklore révolutionnaire vintage. Je souhaite ramener Enfants du soleil près de nous et le confronter avec notre époque, dans un environnement citadin, au milieu des hommes d'aujourd'hui. Le spectacle sera plus technologique, plus électronique, plus froid. Plus contemporain. - Christophe Sermet °°°

Lieu de la rencontre

Théâtre de La Balsamine
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