Logo

Fractal – Clément Thirion

Clément Thirion

En bref

[Rencontre clôturée] Liant la parole, la musique et la chorégraphie, Fractal développe la poétique d’un univers mathématique et métaphorique, où tout mouvement vers l’Autre n’est qu’un trajet vers soi.

Un projet chorégraphique de Clément Thirion En collaboration avec Arts2 – Conservatoire Royal de Mons

Qui sont les extraterrestres ? Impossible de le savoir. D’ailleurs rien n’indique qu’il y ait quelqu’un d’autre dans l’immensité cosmique. L’Humanité a plus de chances de s’éteindre seule avec elle-même que de rencontrer le troisième type.
Dans Fractal, un individu décide pourtant de sonder l’infini de l’espace dans l’espoir de capter un signal extraterrestre. Pourquoi ? Il ne le sait pas lui-même. Peut-être parce que l’espoir fait vivre, comme on dit. Ou bien pour obéir à une sorte d’instinct qui nous pousse, chacun de nous, à chercher l’Autre, inlassablement, autour de nous. Pour finalement ne rencontrer que soi-même ?
Liant la parole, la musique et la chorégraphie, Fractal développe la poétique d’un univers mathématique et métaphorique, où tout mouvement vers l’Autre n’est qu’un trajet vers soi. L’espace-temps de la représentation, son terrain de jeu, est cette zone du milieu qui caractérise l’être humain, situé entre le microscopique et le macroscopique, le futile et le primordial, l’utopie et la réalité, l’individu et la communauté. Une communauté convoquée ici grâce à un groupe de 25 danseurs. Leurs corps, guidés par la rigueur de la géométrie, entament une marche à la fois complexe, hypnotique, aliénante et absurde, oscillant entre profonde nécessité et pure vacuité.

En pratique

  • rencontre professionnelle du mercredi 25 au vendredi 27 novembre 2015
  • répétitions : du 18 janvier 2016 au 1 février 2016
  • représentations : du 2 au 5 février (attention possibilité d’une représentation en matinée à déterminer)

10 engagements sont ouverts par l’intermédiaire du Centre des Arts scéniques

A propos de Clément Thirion

Clément Thirion a beaucoup hésité entre orienter sa vie vers les sciences ou vers le théâtre. Diplômé en 2006 du Conservatoire de Mons, il poursuit sa formation en participant, entre autres, à la Nouvelle Ecole des Maîtres, en 2008, avec le metteur en scène brésilien Enrique Diaz.
Lauréat du Prix de la Critique en 2008 (Meilleur espoir masculin), son parcours d’interprète l’a amené à travailler avec des metteurs en scène aux esthétiques contrastées dont, pour les plus récents, Galin Stoev (La Vie est un Rêve) ou Jean-Michel d’Hoop (L’Histoire du Soldat).
Clément Thirion crée [weltanschauung], son premier spectacle de danse, en 2013. Depuis, on a pu le voir dans Mas-Sacre, une chorégraphie de Maria Clara Villa Lobos. Il est également actif en tant que chorégraphe pour des metteurs en scène : Jasmina Douieb (Alice au Pays des Merveilles) et Armel Roussel (Ondine démontée).
Récemment devenu pédagogue, il enseigne le mouvement au travers des techniques Suzuki et Viewpoints, pour lesquelles il continue à se former auprès de la SITI Company (USA).

Distribution

Un workshop d’une durée estimée à 10 journées sera organisé pour effectuer le travail pédagogique et mettre en place la chorégraphie.
La présence d’un groupe implique une logistique qui sera prise en charge par un/e assistant/e chorégraphe. Cette personne aura pour fonction de gérer toute l’organisation pratique du groupe ainsi qu’une fonction de répétiteur/trice de la chorégraphie. Il/elle sera formé/e aux techniques Suzuki et Viewpoints et assurera partiellement les workshops lors des dates en tournée. Cette personne dansera avec le groupe. « Celui qui attend… » s’ajoutera lui aussi au groupe pour les séquences chorégraphiques.

 

Note d'intention

Fractal est un projet chorégraphique qui implique un grand groupe. Pour réaliser cette chorégraphie, je suis donc à la recherche d’actrices et d’acteurs possédant certaines facilités corporelles. Il ne s’agit pas de capacités techniques de danse, mais plutôt d’une bonne psychomotricité, d’un bon rapport à l’espace et de mémoire corporelle. La chorégraphie est mathématique et requiert de mémoriser des séquences de chiffres liés à des mouvements. D’expérience (suite à de multiples laboratoires avec des acteurs) je constate que c’est une expérience assez ludique et jouissive à réaliser. Pas de quoi s’effrayer, donc. Mais si vous avez de la difficulté à distinguer votre droite de votre gauche, peut-être vous sentirez-vous en difficulté.
Le projet Fractal dépasse l’enjeu de sa réalisation chorégraphique. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant l’exécution d’une danse mathématique, mais bien le mouvement d’effectuer cette danse. Je souhaite mettre en lumière la rencontre entre un protagoniste en quête d’un signal extraterrestre, et le groupe qu’il réunit sur scène. Je voudrais donner à voir les liens, les échanges, en bref la culture qui se met en place sur le plateau, autour de cette quête aussi futile qu’utopique qu’est la recherche de vie extraterrestre. Car au final je crois que je cherche à raconter la solitude, à toutes les échelles : d’un individu à une collectivité. Une solitude qui court pour savoir après quoi elle court.
Je recherche donc, au-delà des aptitudes corporelles, des êtres et des présences. Des corps. Des énergies. Je ne sais pas encore dans quelle mesure le groupe aura son espace d’expression dans le spectacle, mais il est clair pour moi qu’il ne s’agit pas uniquement d’un groupe de figurants qui exécuteront une chorégraphie. Mais bien d’une humanité, dans toute sa diversité, qui débarquera sur le plateau pour répondre à l’idée d’un seul.
Pour la création à la Balsamine, vous serez amenés à rencontrer 15 étudiants de l’ISAC (Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies – Bruxelles) qui feront également partie du groupe.
Ces deux semaines de « répétitions » sont donc à prendre comme une invitation à nous rejoindre sur scène autour de la question de la recherche d’un Autre dans le vide de l’espace, de la question même de savoir pourquoi chercher un Autre, et de la boucle de sens infinie qui se met ainsi à tourner autour du vide de notre existence.

I. Prenez un chou-fleur. Enlevez les feuilles. Regardez-le bien. Maintenant, coupez une branche du chou-fleur. Et regardez-la bien. La branche semble être une réplique miniature du chou-fleur dont elle est extraite. Si vous coupez une branche de cette branche, le même phénomène se produira. Et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Sauf si vous décidez de manger votre chou-fleur avant.

Préparation de la rencontre

Rien de spécial à préparer. Venez en bonne condition physique.
Amenez deux tenues de travail :
– Pour la technique Suzuki: T-shirt, paire de chaussettes, et pour les jambes il est important de pouvoir voir la ligne de la jambe et le genou. Donc pas de pantalon ample, mais un short souple au-dessus du genou ou cycliste ou legging.
– Pour le reste du travail : tenue souple, paire de baskets ou chaussures souples propres (elles seront utilisées sur le plateau).

II. (…) Un jour, parmi les hominidés-qui-voient-loin, certains eurent l’idée de regarder loin à l’intérieur d’eux-même. Ce qu’ils découvrirent fut déconcertant: ils découvrirent un nouvel abîme au moins aussi grand que celui qu’ils observaient dans le ciel! (…)

III. Alors l’hominidé-qui-voit-loin constata qu’en voulant voir de plus en plus loin, il finit par ne voir que lui-même. Il devint dès lors l’hominidé-qui-ne-voit-que-lui-même. Il comprit dès lors que, dans le chou-fleur qu’est le cosmos, il n’était que l’une des branches observant les mêmes branches au-delà et au-dedans de lui-même…

Lieu de la rencontre

Localiser sur Google Map