François Jean Lefebvre, dit le Chevalier de la Barre, orphelin d’une famille de petite noblesse, a été recueilli très jeune par sa cousine, Anne Marguerite Feydeau, Abbesse de Willancourt, qui l’a élevé comme une mère dans son Abbaye. Il a une vingtaine d’années. C’est un garçon intelligent, cultivé, et qui participe activement à la vie intellectuelle de sa ville. Séduit par la pensée des philosophes comme Voltaire, Diderot ou Rousseau, il essaie de faire partager leurs idées autour de lui, et même à sa cousine, Abbesse certes, mais à l’esprit ouvert et à la beauté éclatante. Bien qu’il soit très jeune et qu’elle lui ait servi de mère, il est secrètement amoureux d’elle. Mais l’Abbesse, malgré ses idées avancées et sa sensibilité aux pensées nouvelles, ne peut le soutenir officiellement ni admettre qu’elle puisse être l’objet de ses désirs.
Un drame survient lorsque le Chevalier, qu’elle considère comme son fils, omet de se découvrir, un jour où il pleut, devant une procession du Saint-Sacrement. Aux yeux de l’Église, c’est un blasphème. L’incident aurait pu rester banal, si la hiérarchie catholique, se sentant de plus en plus contestée par les idées des nouveaux philosophes, n’avait pas cru bon de se saisir de ce prétexte pour faire un exemple contre ceux qu’elle considère comme des mécréants. Accusé de blasphème, le jeune Chevalier refuse d’admettre qu’il a commis un péché, et ne nie pas qu’il est sensible aux idées que l’Église condamne. Malgré tous les efforts que sa cousine – pourtant femme d’Église – fait pour le sauver, il est torturé, décapité et brûlé, un ouvrage de Voltaire cloué sur son buste.
Une statue lui est édifiée à Montmartre, devant la Basilique du Sacré-Cœur, et il est devenu le
symbole de la lutte contre toutes les intolérances religieuses.
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