Logo

Le Noël de Scrooge

Patrice Mincke

En bref

« Le Noël de Scrooge », une nouvelle de Charles Dickens adaptée par Thierry Debroux et mis en scène par Patrice Mincke

"Le Noël de Scrooge"

Scrooge est un authentique patron capitaliste : il sous-paie ses employés, les presse comme des citrons, voue au travail (des autres) une sainte adoration, souhaite la disparition des pauvres et des assistés pour résoudre les crises économique et démographique, et s’enrichit personnellement sans commune mesure.

Il trouve idiot et inconséquent que les pauvres pensent à se divertir lors de la fête de Noël, alors que l’Austérité est le seul moyen de redresser le pays. C’est pourquoi, en ce 24 décembre, il ne peut que refouler vertement les solliciteurs qui viennent le trouver pour faire appel à sa générosité ou l’inviter à partager le repas du réveillon. Il préfère rester seul, loin des profiteurs.

Il aura cependant des visites inattendues : les esprits des Noël passés, présent et futurs s’invitent chez lui pour lui montrer ce qu’il a été, ce qu’il est devenu, et ce qu’il adviendra de lui s’il ne change pas. Ils lui ouvrent de force les yeux sur la misère sociale qui l’entoure et sur l’humanité profonde de ceux qui la subissent. Scrooge se voit donc contraint de prendre conscience du rôle qu’il a joué jusqu’alors dans ce monde injuste, et cette psychanalyse de choc fait de lui un homme bon et généreux, qui découvre enfin les joies du partage.

En pratique

Deux rôles masculins et un rôle féminin sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques

Rencontre professionnelle: du jeudi 23 au mercredi 29 mars 2017. Date limite d’inscription: le mercredi 15 mars 2017

Répétitions: du 05 octobre au 15 novembre 2017

Représentations: du 16 novembre au 17 décembre (possibilité de prolongation jusqu’au 23 du même mois), plus représentation le 31 décembre.

Une coproduction du Théâtre Royal du Parc et du Théâtre de l’Eveil.

A propos de Patrice Mincke

Depuis une quinzaine d’années, j’ai eu l’occasion de travailler dans des lieux variés et pour des projets fort différents : je suis ainsi passé du Poche au Parc, en passant par Villers, le Public, les Galeries ou le Zone Urbaine Théâtre, en abordant Molière, Dennis Kelly, Alan Ayckbourn ou von Horvath.
J’ai notamment monté « Tu te souviendras de moi » de François Archambault au Théâtre Jean Vilar et au Public, « L’Avare » au Théâtre du Parc, « Le Malade Imaginaire » à L’Abbaye de Villers-la-Ville et au Théâtre Le Public, « Le Portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde aux Galeries, « Orphelins » de Dennis Kelly au Poche, « Race » de David Mamet au Public, « La société des loisirs » de François Archambault au Zone Urbaine Théâtre, « Accalmies Passagères » de Xavier Daugreilh à la Valette, « Légendes de la forêt viennoise » de von Horvath au Château du Karreveld, « L’amour est enfant de salaud » de Alan Ayckbourn au Théâtre des Galeries, « L’Ascenseur » de Marc Moulin au Théâtre de la Toison d’Or, « Les Miettes » de Calaferte à La Samaritaine.
Quel que soit l’univers que j’aborde, mon but est de construire des spectacles accessibles au public et porteurs de sens. En effet, le théâtre pour moi n’est pas un but en soi mais un moyen d’interroger les citoyens, de faire se rencontrer les gens, d’explorer notre humanité. Dans ce cadre, je construis des spectacles dans la rigueur, l’exigence, mais aussi dans le plaisir et le respect de chaque intervenant.

Distribution

La distribution réunira une douzaine de comédiens autour de Guy Pion dans le rôle de Scrooge. Chacun d’eux jouera sans doute plusieurs personnages ou apparitions.

Des chansons émailleront le spectacle, le chant interviendra donc dans le choix final et durant le temps de la rencontre professionnelle.

Trois rôles sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques:

  • le neveu de Scrooge,
  • Scrooge âgé d’une vingtaine d’années,
  • et sa fiancée du même âge.

 

Note d'intention

L’auteur disait lui-même à propos de ce texte: Je me suis efforcé dans ce petit livre fantomatique, de soulever un fantôme d’idée qui ne mettra pas les lecteurs de mauvaise humeur, ni envers eux-mêmes, ni envers leurs proches, ni envers cette période de l’année, ni envers moi-même. Qu’elle hante plaisamment leur foyer et que personne ne songe à s’en débarrasser ». On le voit, il met l’accent sur le plaisir des lecteurs tout en souhaitant que son œuvre « hante leur foyer » et les influence…
Il s’agit en effet d’un véritable conte de Noël écrit par le Ken Loach du 19ème : qui dit conte de Noël dit plaisir accessible à tous, féerie, joie et happy end, mais qui dit Dickens dit engagement social, éveil des consciences et lutte contre les injustices.
Nous veillerons donc, tant dans l’adaptation que dans la mise en scène, à permettre au spectateur de réaliser que le propos de Dickens est tout sauf désuet : jetons un œil sur la frénésie consumériste qui agite un centre commercial à la veille des fêtes, mettons-la en perspective avec notre incroyable résistance à accueillir des migrants ou à subventionner correctement les CPAS, et nous verrons bien que les injustices dénoncées dans cette nouvelle du 19ème sont encore bien présentes. Ou bien souvenons-nous de Johnny Thijs, ancien directeur de Bpost, qui déclarait en 2012 qu’il était prêt à faire un effort quant à la diminution de son salaire annuel de 1,1 million d’euros, mais pas au point d’accepter le salaire de 290.000€ le gouvernement lui proposait. Cette notion de la répartition de l’effort entre les hommes n’est-elle pas similaire à celle de Scrooge ? La pauvreté décrite par Dickens n’est pas l’apanage d’une époque révolue mais bien une épée de Damoclès qui pend au-dessus d’un nombre croissant de nos contemporains.
Bref, il conviendra de rappeler que Noël devrait être la période où on prône la charité et non l’achat compulsif et où nous devrions lutter contre l’indigence et non contre les indigestions.
Mon travail consistera donc à trouver du plaisir et de la liberté sur le plateau pour que puisse s’épanouir la magie de ce conte, tout en gardant le cap vers des objectifs clairs pour que le texte de Dickens révèle sa pertinence et son actualité.
Pour trouver cet équilibre entre plaisir et intensité, nous aurons certainement recours au chant, même s’il ne s’agira pas à proprement parler d’une comédie musicale.

°°° Il est bien question de comédiens qui chantent et non de chanteurs qui jouent °°°

Préparation de la rencontre

Notre spectacle sera un conte de Noël dans lequel nous insèrerons des chansons, même s’il ne s’agira pas à proprement parler d’une comédie musicale (pas de danse et un nombre limité de chansons). Je vous propose donc de préparer une courte scène issue d’une comédie musicale ou une scène « normale » dans laquelle vous aurez inséré une chanson.
Un exemple ? Imaginons Dom Juan qui, au milieu de sa scène de séduction de Charlotte, se lance dans « Les gens m’appellent l’idole des jeunes » de Johnny.
OK, j’avoue, l’exemple est assez naze et complètement kitch (même s’il m’amuse, je l’avoue)… mais libre à chacun de construire son association scène/chanson comme il l’entend ! Le but que je poursuis là-dedans n’est pas d’accomplir de grandes prouesses vocales, mais de prendre du plaisir à passer du jeu au chant en maintenant une continuité d’interprétation ; en clair, la chanson peut être assez simple tant qu’elle est interprétée (on cherche des comédiens qui chantent et non des chanteurs qui jouent). Malgré ce que mon exemple pourri pourrait laisser penser, l’idée n’est donc pas de se moquer du principe jeu/chant mais de défendre un personnage et un propos continus via ces deux modes d’expression (Les gens m’appellent l’idole des jeunes / Il en est même qui m’envient / Mais ils ne savent pas dans la vie / Que parfois je m’ennuie / Je cherche celle qui serait mienne / Mais comment faire pour la trouver / Le temps s’en va, le temps m’entraîne / Je ne fais que passer. / Dans la nuit je file tout seul de ville en ville / Je ne suis qu’une pierre qui roule toujours / J’ai bien la fortune et plus et mon nom partout dans la rue / Pourtant je cherche tout simplement l’Amour… Il y a moyen de défendre quelque chose, non ?)
Patrice Mincke

°°° La pauvreté décrite par Dickens n’est pas l’apanage d’une époque révolue mais bien une épée de Damoclès qui pend au-dessus d’un nombre croissant de nos contemporains °°°

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions  ’14, ’15, ’16
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée du stage et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Respecter la date de clôture des inscriptions

A propos de l'auteur·ice

Thierry Debroux est acteur, auteur, metteur en scène et scénariste. ll dirige actuellement le Théâtre Royal du Parc. Il est issu de l’INSAS en interprétation dramatique. Un atelier avec le dramaturge français Michel Vinaver révèle son envie d’écrire pour la scène. Il a été quatre fois nommé Meilleur Auteur et reçoit le prix en 2000 pour « La Poupée Titanic ».
La plupart des pièces qu’il a écrites sont éditées chez Lansman. Parmi celles-ci… « Made in China », « Darwin », « Le Livropathe », « Eros Médina », « Cinecittà »… Il a mis en scène une quinzaine de pièces dont « Le capitaine Fracasse », « Le tour du monde en 80 jours », « Les misérables » ou plus récemment « L’odyssée ». Mais aussi « Cet Enfant » de Joël Pommerat, Robespierre, … Il écrit régulièrement pour France 2. Il est scénariste de la série « Petits Meurtres » d’Agatha Christie. Il a écrit un film sur la greffe du coeur, « Un coeur qui bat », qui a reçu le prix international du film scientifique à Paris. Son scénario «Le Silence des Eglises» a reçu de nombreux prix au Festival des créations télévisuelles de Luchon en 2013.

Lieu de la rencontre

Kjbi
Localiser sur Google Map