Logo

Pattern

Emilie MARECHAL - Camille MEYNARD

En bref

Une création autour de la filiation, basée sur le documentaire et qui mêle théâtre & cinéma

Pattern

PATTERN parle de différentes histoires de filiation père/enfant.
Voici en quelques mots le contexte de celle pour laquelle nous cherchons une comédienne:
« L’histoire se passe dans un abattoir, une petite entreprise familiale.
Cela fait un an que le père est mort, laissant deux enfants.
Un des enfants, le fils, est parti déjà plusieurs années.
L’autre enfant, la fille, a décidé de reprendre la direction de l’entreprise familiale qui est en déclin.
Se pose alors la question du devenir de cette entreprise. Doit-elle être vendue, ou aller dans une autre direction de gestion?
Le jour du premier anniversaire de la mort du père, le fils revient. »
Cette histoire encore en cours d’écriture, s’écrira en collaboration avec les comédiens.

En pratique

Un rôle féminin ouvert aux membres du Centre des Arts scéniques
Rencontre Professionnelle: du lundi 04 au vendredi 08 juin. Date limite d’inscription: jeudi 24 mai 2018
Répétitions: du 22 octobre au 03 novembre 2018, puis du 03 décembre 2018 au 7 janvier 2019 (Maison de la culture de Tournai)
Représentations: les 08 & 09 janvier 2019 à la Maison de la culture de Tournai. 10  représentations au Théâtre Océan Nord (Bruxelles) en novembre 2019 (précédées d’une semaine de répétition)
Une production de Pudding asbl, de la Maison de la culture de Tournai et du Théâtre Océan Nord
Avec les soutiens de la Fédération Wallonie-Bruxelle, Le Théâtre Epique/Compagnie Lorent Wanson, Fondation Mons 2015, Club Sumthaï de Frameries, L’Escaut, la Bellone

A propos de Emilie MARECHAL - Camille MEYNARD

Emilie Maréchal
Après un Master à l’Université des Arts du Spectacle de Rennes et un cursus à l’INSAS de Bruxelles en classe d’interprétation dramatique d’où elle sort diplômée en 2009 avec une grande distinction, Emilie Maréchal joue au théâtre sous la direction de Joël Pommerat (« Une recherche théâtrale »), Thibaut Wenger (« Platonov ou presque » de Tchekhov, « Une maison de poupée » d’Ibsen), Robert Lepage (« The Rake’s progress de Stravinsky »), Vincent Sornaga (« Lulu de Wedekind »), Sabine Durand (« La petite Catherine de Heilbronn » de Kleist), Fabien Dariel (« L’heure du diable » de Pessoa), Lorent Wanson (« Une aube boraine »), Alexandre Drouet (« Plainte contre X » de Karin Bernsfeld), Virginie Boucher (« Les absolus d’après Duras »), le Collectif Transquinquennal (« Marchandage » – dans le cadre de l’école des maîtres 2017) Thomas Dardenne (« Dernière d’une geisha »).
Elle est nominée « Meilleur espoir » aux prix de la critique théâtre 2016 pour son rôle dans « Plainte contre X ».
Elle se produit également au cinéma avec Camille Meynard (« Tokyo Anyway »), Serge Goriely (« L’Escale »), Claudio Capanna (« Ka, Le Bateau Ivre »), Olivier Smolders (« Une histoire d’ombre »), Fouzi Louahen (« La vie à venir »), Mounir Ben Bachir (« Dernière baraque »), Jean-Benoit Ugeux (« La musique »).
Elle est nominée « Meilleur espoir » aux Magritte 2015 pour son rôle dans « Tokyo Anyway ».
En 2012, elle écrit et met en scène sa première création « La Petite Fille » au Théâtre Océan Nord et Bozar à Bruxelles. Elle met également en scène en 2013 la Museum Night Fever avec les solistes de la chapelle musicale Reine Elisabeth à l’Opéra Royal de la Monnaie à Bruxelles. Elle est de plus assistante-stagiaire de Roméo Castellucci pour l’opéra « Orfeo ed Euridice » crée aux Festwochen de Vienne en mai 2014.
En 2015, elle co-réalise avec Camille Meynard « FIGHT » présenté au Théâtre National de Bruxelles lors du XS Festival.
En 2018, elle s’associe avec le quatuor CoryFeye pour une série de performances, « Les Salons de la Maréchal(e) », présentée pour la première fois au Festival Proquartetto à Tournai.

Camille Meynard
Camille Meynard développe très tôt une certaine cinéphilie. De son père photographe et laborantin, il hérite d’une fascination pour l’image qu’il entretient en choisissant l’option Arts audiovisuels au bac, où il s’épanouit en réalisant de A à Z des petits films. Parallèlement, il développe très jeune un réel goût pour les arts de la scène.
Diplômé de l’INSAS en section réalisation en 2009, il signe son premier court-métrage « Mimesis » qui fait le tour du monde et remporte plusieurs prix. A la sortie des études, il se fait également la main dans d’autres métiers du cinéma (cadre, montage, casting).
En 2012 il met sur pied un concept de laboratoires de jeu, dans lequel il entraîne notamment d’anciens élèves de l’INSAS, et dont il s’inspire largement pour concevoir « Tokyo Anyway », son premier long-métrage, adapté de ce travail collectif d’improvisations. « Tokyo Anyway » récolte 3 nominations aux Magritte 2015 dont celle du « Meilleur premier film ».
En 2014, aidé de Simon Gillard et Antoine Chelveder, il fonde Grenade, une structure audiovisuelle spécialisée dans la production de films guérillas, des films tournés dans la ville et dans la vie, au plus proche du réel.
Grenade a produit le documentaire « Boli Bana » (Simon Gillard) et le long métrage « Even Lovers get the Blues » (Laurent Micheli) sorti en salle à la rentrée 2017.
Actuellement Camille est en écriture de son prochain long métrage.

Distribution

Écriture et mise en scène: Émilie Maréchal & Camille Meynard
Sur le plateau: Simon André, Céline Beigbeder, Julien Rombaux, Emilienne Tempels et le batteur Will Guthrie

Note d'intention

PATTERN est réalisée en binôme : Émilie Maréchal vient du théâtre, Camille Meynard, du cinéma. Travailler en duo fut tout de suite une évidence car cette création mélange à jeu égal les outils du théâtre et du cinéma.
PATTERN est une création écrite à partir de récits réels. Pendant deux ans, nous avons écrit nos propres histoires d’enfants, nous avons récolté des récits de pères et enfants de différents âges et différentes cultures, nous en avons filmés. Nous avons creusé dans le « réel », cherché des socles, des appuis concrets pour constituer nos histoires. Cette manière d’appréhender l’écriture fut nouvelle pour tous les deux. Elle apparut comme un moteur essentiel et vital qui nous guida, au fur et à mesure de nos rencontres.
C’est une écriture en mouvement constant, se déplaçant avec les aléas de la réalité, des événements non prévus. Nous avons établi une dramaturgie de fond, des rencontres entre père et enfant à des moments charnières. Nous avons commencé à élaborer une forme où plusieurs histoires de filiation se frottent, des histoires mêlant le documentaire et le réel à la fiction, le cinéma au théâtre. Des histoires où mythes et héros côtoient des personnes ordinaires, à des moments de vies symboliques. Nous travaillons sur des motifs et archétypes qui se répètent, de génération en génération : l’enfant adolescent qui fait tomber son père pour être à son tour celui qui s’accomplit, l’enfant adulte qui devient parent de son propre paternel, l’enfant qui perd son statut de fils/fille à la mort du père, le partage de l’héritage…
Des renversements de rapports transcendants nos origines et qui touchent toutes les relations père-enfant.
Au fur et à mesure de l’écriture et de nos rendez-vous, certains virages, des accidents, se sont imposés à nous. Cela a façonné, alimenté et enrichit notre dramaturgie. Grâce à ces imprévus, nos histoires ont pris un sens que nous n’aurions pas imaginé, une profondeur, plus forte peut-être que la fiction parce que « vraie », réellement vécue.
Nous avons ensuite imaginé un dispositif scénique mobile, adapté à la fois aux images projetées et au théâtre, un dispositif innovant permettant de théâtraliser et spatialiser les images, concilier la scène avec le cinéma documentaire.


« Mon père a 65 ans. Malade, je me retrouve parfois à m’occuper de lui.
C’est au bord du lit, que nous avons commencé à parler. Qu’il m’a dit pour la première fois qu’il m’aimait, qu’il ne savait pas à quel point j’étais douce. Je me suis sentie mère, et lui enfant. Je l’ai vu pleurer, il me disait de ne pas le regarder. Adolescente, je craignais mon père, je le voyais de loin, homme fort, dur et autoritaire, figure et mythe. Aujourd’hui je le vois faible, amaigri ; devant ce lit, je ressens une pitié et me rends compte que je ne le connais pas et que cet homme ne me connaît pas non plus. Je lui ressemble pourtant, les mêmes yeux, la même détermination.
Nous n’avons jamais parlé. Et pourtant je lui dois la vie. Il me doit son éternité. Les charges sont lourdes. Et nous ne nous connaissons pas.
Je feuillette de vieilles photos, mes premiers pas, il m’attend de l’autre côté du jardin. Mes 5 ans, il souffle mes bougies d’anniversaire. Je ne me souviens de rien. Lui de quoi se souvient-il ? C’était quoi être père pour lui ? Et aujourd’hui c’est quoi alors que je le borde et le fais manger. Et je me retourne la question. Etre enfant, c’est quoi ?
Je ne sais pas.
Je sais seulement que quand mon père partira, c’est toute une partie de moi qui partira avec lui, la plus belle, la meilleure, mon enfance.
S’il part, je ne suis plus fille. »

Émilie Maréchal

« À mes 15 ans, j’ai commencé à en vouloir à mon père. J’ai fini par découvrir ses faiblesses, sa lâcheté. Il était tellement loin du héros que j’avais fantasmé durant toute mon enfance qu’une profonde déchirure se créa.
Mon père a toujours été le plus grand des papas, il fait une taille imposante. Son métier de photographe me rendait fier comme un pape, je voyageais loin, très loin avec ses images. Un jour j’ai compris qu’il était alcoolique depuis longtemps et que je n’avais rien vu, ou rien voulu voir. Plus tard je me suis mis à faire des images moi aussi, et j’ai vu que ce n’était peut être pas un si grand photographe que ça.
Mon père c’est un enfant dans un corps d’adulte, un homme qui n’a jamais voulu grandir et qui ne pouvait pas être ce modèle que je fantasmais ; un idéal masculin, plus fort que le monde, plus fort que tout.
J’ai dû arrêter de m’identifier à lui, mais pour moi c’était trop tôt, je voulais encore le voir comme mon héros. Pour avancer d’un pied ferme dans la vie j’ai eu besoin d’un père plus fort que le destin. Aujourd’hui je comprends à quel point je lui ressemble. Je ressemble aussi beaucoup à ce que je n’aime pas chez lui.
Faire ce projet c’est une façon de m’apaiser, d’essayer de comprendre l’homme que je côtoie depuis 32 ans et de l’accepter tel qu’il est, l’accepter avant qu’il parte, avant que je ne sois plus son fils. »

Camille Meynard

°°° Je me trouvais lamentable par rapport à toi. Et ce qui n'arrangeait rien, j'étais fière de ta puissance, de ta supériorité en toute chose. Je ne te considérais pas comme un homme comme tout le monde, ordinaire, normal, non je te considérais comme un roi, un Dieu. Papa, quelque part, tu m'as castrée. Même devenue grande, je suis restée une enfant. °°°

Préparation de la rencontre

Lors du premier tour, il vous sera demander de:
1. proposer un « Hommage au père ».
– Cette proposition prendra la forme artistique que vous souhaitez.
– La durée de la proposition est de maximum 7 minutes.
– Le temps de préparation de cette proposition ne devra pas excéder 2 minutes.
– Pour présenter votre proposition, vous avez le droit de solliciter l’aide d’une ou de plusieurs autres personnes.
2. proposer un discours d’une cheffe d’un abattoir de maximum 5 minutes.
Cette femme a repris l’abattoir familial après la mort de son père survenue il y a un an. C’est son premier discours important auprès de l’équipe. C’est un discours sur l’avenir, sur la nouvelle direction/reconversion/fermeture de l’entreprise.
Dans la salle, seront mis à disposition un système de diffusion sonore, ainsi qu’un micro.

Vous pouvez également visionner ces deux vidéos:

Nous vous précisons déjà le travail qui sera demandé pour le second tour. Il vous sera demandé de préparer le rôle de la soeur dans la scène ci-jointe.

°°° Mais, tu es le père, je suis la fille, nous sommes les plus proches. Nous sommes condamnés l’un à l’autre. Jusqu’à la fin des temps. J’ai besoin de toi comme tu as besoin de moi ." °°°

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions   ’15, ’16, ’17
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée du stage et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Respecter la date de clôture des inscriptions

Lieu de la rencontre

KJBi
Localiser sur Google Map