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Patua Nou

Dominique Roodthooft

En bref

Expérience d’art vivant transdisciplinaire et déambulatoire dans l’espace public

Dans l'espace public

Je voudrais que le public puisse soit entrer en culture par accident : il peut s’arrêter écouter une chanson alors que son but n’était pas celui-là, soit s’inscrire dans un parcours lié à une manifestation organisée dans l’espace public. La performance y est toujours gratuite. A tous les coups, nous allons à la rencontre d’un nouveau public.

Prolongement possible

• Pour les pouvoirs publics
Une micro édition en forme de rouleau patachitra reprenant recettes d’exilés et dessins réalisés pour la performance. Elle serait distribuée gratuitement à toute personne venue faire une demande de domiciliation, en guise de cadeau de bienvenue, quelle que soit son origine ou sa situation : ce geste témoignant d’une ville accueillante et bienveillante pour tous. Il pourra être réalisé en partenariat avec la ville d’accueil du spectacle.

• Pour les organisations d’éducation permanente et écoles
Organiser des ateliers de construction de récits de vie avec réalisation d’un patachitra par participants et une représentation organisée dans laquelle l’ensemble des participants présenteront leur réalisation.

En pratique

! L’audition de Patua Nou aura lieu au Corridor à Liège !

Clôture des inscriptions le lundi 21 janvier 2018

Rencontre professionnelle du mercredi 30 janvier au lundi 1er février au Corridor – Maison de création et de production – rue de Vivegnis, 413 – 4000 Liège

• Répétitions des chants et du jeu entre le 09 et le 16 août 2019 au Corridor à Liège

Représentations les 17 et 18 août 2019 au Festival Haaste Töne?! à Eupen

Représentations les 6, 7 et 8 septembre 2019 au PicNic Urbain au Théâtre de Liège

Représentations les 27 et 28 septembre 2019 à la Caravane du Festival Passages à Metz

Représentations le 29 septembre 2019 à SIGNAL à Bruxelles

Coproductions :
le corridor à Liège, l’association Passages (Metz), le Théâtre de Liège, les tombées de la Nuit à Rennes et le Chudoscnik Sunergia à Eupen

Le projet a été sélectionné par Bérénice, un réseau d’acteurs culturels et sociaux mis en place en Grande Région (Lorraine, Luxembourg, Sarre, Rhénanie-Palatinat, Wallonie, Communauté germanophone de Belgique) afin de lutter contre les discriminations. Ce réseau réunit plusieurs partenaires, dont l’association Passages (Metz) qui en est le chef de file, ainsi que l’EPCC Metz en Scènes, le Théâtre de Liège, le Trier Theater (Théâtre de Trèves, Allemagne) et le Chudoscnik Sunergia d’Eupen.

A propos de Dominique Roodthooft

Le travail de Dominique Roodthooft relève d’une écriture de plateau ou de montage de textes non théâtraux, sensibilisée depuis son premier métier (assistante sociale pendant huit ans dans un centre PMS) à l’aspect humain, les liens et « la vraie vie ». Mais aussi, elle a eu la chance, dans le cadre de formations, de participer dès son plus jeune âge, à une réflexion sur la pédagogie et la manière dont l’organisation ou l’institution peut transformer l’homme.
Cette période lui a permis de rencontrer des personnes qui l’ont fait réfléchir à des fondements qui continuent de guider sa vie, comme par exemple, le phénomène des attentes. Au cours d’une université d’été, elle a eu l’occasion de travailler avec Odette et Henri Bassis qui sont les fondateurs du Groupe Français d’Education Nouvelle, un mouvement pédagogique militant très engagé sur la question de la réussite pour tous les enfants en gardant un niveau d’exigence très élevé. Ce fut un tournant car elle a pu vraiment comprendre au plus profond d’elle même à quel point lorsque l’on attend quelque chose d’une personne ou d’une situation (qui n’existe pas au départ), on met en place (la plupart du temps d’une manière inconsciente) des dispositifs pour que les attentes se réalisent vraiment.
En outre, très vite dans ce premier métier, elle ressent que les choses sont décidées avant qu’elles ne se passent et ce malgré les désirs des individus. En fait, elle réalise assez rapidement que son rôle est souvent déterminé par l’institution ou la situation : elle se passionne alors pour l’analyse la psychologie et la pédagogie institutionnelle, qui lui font comprendre qu’en changeant l’institution et/ou la situation, l’homme se transforme presque naturellement.
Huit années plus tard, elle finit par quitter son métier pour inventer une nouvelle situation dans laquelle elle pourra développer plus profondément ses idées. Elle a donc choisi la scène, lieu neutre, boîte noire où tout est à réinventer à chaque projet.
En plus du phénomène des attentes, de l’analyse institutionnelle et de l’organisation du pouvoir, son engagement professionnel est guidé par la question des nouvelles résistances. En effet, actuellement, beaucoup de citoyens s’activent et se mettent en réseaux, créent des situations dans lesquelles ils peuvent réinventer des mondes sans prendre le pouvoir et sans l’imposer nécessairement à tout le monde. La conséquence logique à tout cela est la fondation de la maison de création Le Corridor.
Son travail de création est reconnu par des festivals de renommée internationale (le Kunstenfestivaldesarts en 2009 et 2011, le Festival d’Avignon IN en 2010, à la 25ème heure et le festival d’Avignon OFF, au Théâtre des Doms – vitrine de la Communauté française de Belgique en 2009, 2013 et 2017).

Dominique Roodthooft

Distribution

Plusieurs rôles ouverts pour les membres (théâtre/cirque) du Centre des Arts scéniques

Conceptrice et Metteure en scène : Dominique Roodthooft

Dramaturge : Isabelle Dumont

Mise en musique : Pierre Kissling

Dessins : en cours

Jeu, Chant, Manipulation des rouleaux : en cours

Aide à la scénographie : Valérie Perin

Note d'intention

Patua Nou est un projet d’art vivant transdisciplinaire, déambulatoire, interagissant avec différentes cultures et expressions et créant des liens entre artistes, habitants et pouvoirs publics locaux.
Il s’inspire de la coutume des « patachitras », dispositifs d’art narratif, chantés et dessinés sur rouleau.
Les « patua » (conteurs originaires du Bengale de l’Ouest) peignent eux-mêmes leurs rouleaux, souvent en série.
Ils écrivent leur histoire et la chantent en déroulant leurs images et en les montrant du doigt pour illustrer la progression du récit.

Création d’un folklore imaginaire

En s’appuyant sur une tradition pour l’actualiser et la détourner

Le projet est de partir de cette tradition du Bengale pour en transposer le principe : l’idée est de s’inspirer de récits-témoignages-poésies-contes traditionnels auprès de personnes ayant vécu ou côtoyé l’exil de près pour réaliser entre 6 et 8 récits dessinés, mis en musique et chantés dans l’espace public.
De nouvelles histoires seront écrites afin de s’éloigner de l’actualité directe pour revenir sur les fondements de notre existence.
L’ensemble de ces récits sera ensuite approprié par des artistes contemporains de différentes disciplines : chacun des 6 à 8 rouleaux, sur lesquels seront illustrés les récits, est réalisé par un dessinateur.rice;
En composant de nouvelles chansons pour la circonstance sous forme de ballade, alternant récit chanté et conté et en créant un instrument imaginaire pour accompagner l’histoire.
Tous les rouleaux seront mis en musique par Pierre Kissling et, enfin, interprété par un acteur.rice-chanteur.se. Ces petites formes ne dépasseront pas 8 minutes. Mais elles seront jouées et chantées dans la rue plusieurs fois dans la journée, au gré des intérêts des passants.
En jouant sur les langues et leurs traductions
Les patachitras seront chantés, scandés, racontés dans une langue étrangère au français. Et si possible dans la langue des acteur.rice.s – chanteur.se.s issus de l’exil de près ou de loin. Les spectateurs recevront un « chapbook* » traduit dans leur langue. (Français et Allemand)

*Le chapbook est un terme anglais générique désignant une première forme de littérature dite « populaire » constituée de supports imprimés sur papier bon marché, dont la commercialisation et la diffusion s’étend du XVI e siècle à la seconde moitié du XIX e siècle.

En écrivant et dessinant des récits mélangeant le factuel et le fictionnel pour trouver sa fonction poétique
Malgré la diversité des langues, dessins, histoires et interprètes, il nous faudra trouver une unité dans les histoires. Les premiers liens existent déjà par le fait que le support des dessins : des rouleaux de papier peint, est le même pour tous les « patuas » ainsi que l’instrument de musique imaginaire qui sera esthétiquement le même pour chacun. Mais suivant les chansons, ce même instrument fera sortir de sa boîte des sons différents.

 

Patua Nou est une proposition pour l’espace public sélectionnée dans le cadre de l’appel à projet Bérénice

Préparation de la rencontre

Un (ou deux) acteur·rice·s, circassien·ne·s, sachant très bien chanter sans amplification.
Tous les styles sont admis. Pour faire court et réducteur : autant le rap que le chant lyrique.
Pas nécessaire de connaître le solfège. Être musicien·ne, est un plus. Pour les circassien·ne·s : aucune technique de cirque ne sera demandée dans le spectacle.

De préférence, être issu·e de l’exil de façon proche (pas né·e en Belgique) ou lointaine (parents ou grands parents pas nés en Belgique ou en France), sachant parler ou chanter dans la langue originaire de l’exil. Mais il existe aussi d’autres formes d’exil comme l’exil intérieur… A bonne entendeur…

L’objectif de la rencontre est de créer un patachitra « à votre sauce » et surtout ne pas brimer votre imaginaire : Le support esthétique ne doit bien évidement pas être du même style que celui de la tradition du Bengale. Voici un lien avec un patua traditionnel : song of sadness man, il donne des indications sur le style d’écriture possible.

Le premier jour : Préparer et amener une petite histoire, une adaptation d’un conte, un extrait d’un auteur, un témoignage …
qui vous touche à propos de l’exil, que vous voulez partager avec un public qui n’a pas payé sa place pour voir un spectacle,
et qui créera une rencontre finalement fortuite.

Vous aurez la journée pour créer le support esthétique sur place.
Dominique amènera beaucoup d’illustrations, de quoi dessiner, colorier, peindre.
Vous pouvez aussi amener le matériel que vous souhaitez.
Si vous jouez d’un instrument de musique, vous pouvez le prendre.

Le deuxième jour, vous devrez chanter/scander votre histoire à partir du support image créé (dessin, collage ou autre) et cela en 8 minutes.

Le troisième jour : vous présenterez un autre chant de votre choix et il y aura d’autres exercices liés à la musique.

Pierre Kissling, Isabelle Dumont et Valérie Perrin seront en partie présent·e·s à l’audition.

Une première sélection sera éventuellement faite le deuxième jour.

°°°L’exil comme mouvement poétique°°°

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’16, ’17, ’18

2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)

3. Être libre toute la durée de l’audition et arriver à l’heure

4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpeg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait

5. Respecter la date de clôture des inscriptions

A propos de l'auteur·ice

Son parcours d’artiste : elle reçoit son Premier Prix d’Art Dramatique au Conservatoire Royal de Liège en 1993. S’engageant dans de nombreux projets artistiques, elle explore les divers champs de la création théâtrale: de la mise en scène pour adultes au jeu d’acteur, en passant par la formation et la conception de spectacles pour enfants ou de spectacles itinérants. En 1994, elle fonde la compagnie Grand-Guignol (rebaptisée le corridor en 2004) avec laquelle elle réalise de nombreux projets collectifs. Dominique Roodthooft collabore aussi avec les compagnies Arsenic, Transquinquennal et Dito’Dito. Parmi ses créations, citons Le Paradis des chiens (Prix du Théâtre 1998 Jeune compagnie), Le dernier chant d’Ophélie (1999), Sur les traces d’Oskar Serti (2000), Construire un feu (Prix du Théâtre 2003, Meilleur seul en scène). Elle met en scène L’Opéra bègue (2004) (Prix du Théâtre Meilleure Scénographie) et Du pain pour les écureuils (2006) d’après des textes de Pieter De Buysser. On a pu la voir jouer dans M/W (2004) de Célia Houdart, Incendies (2008) de Wajdi Mouawad mis en scène par David Strosberg et dans Le Diable abandonné (2007-2009), fantaisie lettriste en trois tableaux de Patrick Corillon. Au Kunstenfestivaldesarts, elle a joué dans Doctrine de Rehan Engineer en 2008 et a reçu une carte blanche en mai 2009. Elle y a créé: Smatch 1 – Si vous désespérez un singe, vous ferez exister un singe désespéré. Le second Smatch – Push up daisies ou manger les pissenlits par la racine ? qui a également été créé au Kunstenfestivaldesarts 2011. Au travers de soirées composées, elle met en lien des philosophes, cinéastes, plasticiens, citoyens, poètes, sociologues, militants pour développer un même thème et tricoter des approches différentes. Smatch 1 a été présenté au Festival d’Avignon en juillet 2010 dans le cadre de la 25ème heure. Le Smatch 3 – Même si vous tremblez de peur, introduisez votre tête avec calme à été créé à Mons en décembre 2013, puis au KVS et au Théâtre de Liège en 2014. En 2016, elle crée Thinker’s Corner, une intervention dans l’espace public, présenté notamment en 2017 au Théâtre de la Bastille et au Festival OFF d’Avignon. Parallèlement à son rôle de directrice artistique du CORRIDOR, elle vient de créer en octobre 2018 son dernier spectacle « COCON ! » (Coproduction Rideau de Bruxelles -Théâtre de Liège).
Un cocon , c’est le lieu nécessaire à la métamorphose, l’abri d’une promesse, l’expérience du devenir autre, le lieu d’incubation de tous les possibles.
Le spectacle est une célébration de la transformation et du lien.
Les œuvres et la vie de Judith Scott, artiste d’art brut devenue célèbre, sont à l’origine de la réflexion autour de Cocon !
Au centre, la question de l’abandon et du rejet des minorités, des êtres « inappropriés » tels que l’était Judith Scott, trisomique, sourde et muette, longuement éloignée de sa sœur jumelle dès l’âge de sept ans.
Cocon ! se présente comme un laboratoire de recherche sur ce que génère l’histoire de Judith Scott.
Le projet s’inspire également d’auteurs comme David Abram, Nicolas Frize et surtout Donna Haraway.
Son ouvrage Staying with the trouble guide en effet dans une large mesure cette création collective.