Replay se construira comme une narration fragmentée avec, d’une part, la pièce Le Grand Tri (titre provisoire) de Paul Pourveur, pièce qui se déroulera en une série interrompue de quatre épisodes, et d’autre part avec des séquences autonomes inspirées par des expériences de psychologie sociale ainsi par que des univers visuels et poétiques s’appuyant sur les photos de Gilbert Garcin.
Interactivité théâtrale, expériences psycho-sociales revisitées, séquences musicales et dansées, événements scéniques visuels muets se passeront le relais pour mettre en évidence l’influençabilité de l’être humain. Tantôt consternant, tantôt hilarant, souvent décalé ou poétique, le spectacle tendra à mettre les spectateurs dans un shakeur régénérant. Secoueur de méninges, il ne cherchera pas à pointer du doigt un coupable désigné (capitalisme, pensée unique, mondialisation…) mais cherchera à impliquer les spectateurs dans un questionnement personnel.
Car, comme toujours dans les créations dans lesquelles nous abordons des thématiques sociétales, celles-ci donneront à lire des fonctionnements contemporains du monde, au centre duquel nous tendons toujours à placer l’individu. En effet, il nous semble infructueux de dénoncer des ressorts sociétaux ou politiques sur lesquels il est quasiment impossible d’agir quand on est de simples gens : zone abstraite de décision ou de pouvoir hors de portée de notre champ d’action. En revanche, il est indispensable de s’en approprier l’espace réflexif. Le pilier dramaturgique central de cette création cherchera à mettre en jeu la voie responsable et libre de chaque individu noyé dans « l’à-quoi-bon-qu’y-pouvons-nous ? » de la masse anonyme.
Certaines compromissions que l’on voudrait anodines, de petites lâchetés pour de petits conforts, un voilement de face ici, un aveuglement d’autruche là, trois fois rien, un glissement, mais qui fait de nos inerties une complicité, et de nous finalement les petites mains d’un système continuellement à requestionner.
Bien sûr, Replay ne jouera ni sur la corde de la moralisation, ni sur celle de la culpabilité. Il ne s’agit pas de pointer du doigt, mais plutôt de mener chacun vers un point de contradiction intime qu’il faudra bien soulever. Et si possible de donner les moyens, l’énergie, l’espoir d’une capacité de pensée et d’action.
Par ailleurs, il est important de souligner que notre théâtre de sens est allié à une recherche de théâtralisation festive. Celle-ci n’est pas liée aux codes de jeu, ni au style proposé. L’idée de la fête peut venir de la création d’univers fantastiques, du mélange des codes de jeu, de la liberté d’interprétation, d’options narratives surprenantes, de projections poétiques décalées…
Vous trouverez ICI le dossier complet présentant le spectacle.