Conscience corporelle & langage performatif

De la conscience corporelle au langage performatif  – * travail somatique – danse – performance* – Un stage sous la direction d’Eve Bonneau

3 séquences sur 3 samedis dans 3 espaces différents : Voir détails dans la rubrique ‘En pratique’.

Contenu du stage :

Comment une expérience physique peut-elle devenir un langage?

Au croisement entre la danse et la performance, je vous propose de travailler à partir de la présence ressentie: un apprentissage à travers nos sens, à l’écoute de nos histoires corporelles. L’intention de l’atelier est de relier l’expérience individuelle au corps collectif par la sensation. Nous commencerons la session par des exercices de conscience corporelle axés sur la respiration, pour nous introduire à diverses explorations introspectives et spatiales, seul ou accompagné, jusqu’à l’élaboration d’un langage corporel. Ce stage s’articule en trois mouvements. Les informations recueillies feront leur chemin pendant la semaine jusqu’à la session suivante.

1er jour – Samedi 19 janvier 2019 : CARTOGRAPHIE CORPORELLE DE LA MÉMOIRE

« La matière que nous sommes individuellement – brute et subtile – traverse des canaux creusés par l’histoire collective. Nous travaillons à partir de nos réceptacles vivants pour questionner une mémoire singulière et commune. » Tania Solomonoff (Chorégraphe)

Nous activons la sensation en interaction avec l’imaginaire somatique (visualisation de couleurs, formes, textures) pour stimuler la mémoire émergeant dans différentes parties du corps. L’intention est d’observer ces manifestations physiques, d’entrer en contact et en dialogue avec ces réminiscences par l’acte respiratoire et le mouvement. De ces explorations viennent des « mots du corps » ou « sensations perceptibles par le mouvement ». Ces mémoires sont individuelles et parfois collectives: par exemple, on focalise notre intention sur les liens entre la stimulation de la colonne et la mémoire archétypale.

En fin de journée chacun réalise sa cartographie corporelle de la mémoire dans le studio à l’aide de ses “mots de corps”, ainsi qu’en utilisant de possible matériaux (matière, élément, objet, écrit, dessin, parole, son, etc) en interaction avec sa propre présence.

2ème jour – Samedi 26 janvier : PROPRIOCEPTION EN RELATION: L’AUTRE SOI

Nous activons notre proprioception par le touché, stimulant les tissus du corps, à l’écoute des énergies corporelles, relaxant le système nerveux et facilitant le mouvement ressenti. Toucher est une forme d’abandon dans l’autre-soi (partenaire danseur) : en contact les peaux se confondent et les sensations se transmettent. Ce lâcher-prise- entre-nous se fait dans une écoute confiante mutuelle. Nous entrons dans la structure sensible de la peau. L’activité cérébrale cède à l’inconnu du sensible. Petit à petit nous plongeons dans une dimension corporelle semi-consciente. En contact, nous sommes dans un apprentissage commun.

Un autre outil: la synchronie. C’est ici une forme d’écoute mutuelle, de mimétisme (visuel, tactile, sonore) où nous prenons conscience de nos corps en mouvement. Nous partageons et communiquons des sensations. Comme dans un miroir, je deviens l’autre et inversement. Les organismes se synchronisent et partagent des rythmes et états. Un rapport spatial se construit dans une empathie physique. Cet exercice se fait les yeux fermés et ouverts.

Un troisième outil: l’observation participative où le regard extérieur accompagne le danseur dans sa prise de conscience corporelle. Le touché, la parole ou l’écriture font partie de l’observation.

3ème jour: CORPS COLLECTIF KINESTHESIQUE ET EXTASE

Ici le plaisir s’incarne dans le mouvement ressenti. Comment la présence du groupe peut-elle nourrir cette expérience-là? Dans un lâché prise rationnel, nous évoluons à travers diverses formes de méditations actives (inspirées des techniques Osho et de la danse des cinq rythmes) et d’explorations sensorielles. L’émotion, la contemplation, l’extase et l’éblouissement guident nos danses. Nous alternons les yeux ouverts-fermés pour lier nos perceptions internes et externes. Nous allons tester comment un développement sensoriel profond, en lien avec un travail respiratoire intensif, a un rôle dans l’accès à des états modifiés de conscience. La sensation est explorée de sa source à son extension spatiale. Le mouvement en est l’expression sans en être une finalité, ni même une esthétique fixe.

Comment la limite peut-elle devenir un espace de rencontre et de changement?
Comment le déséquilibre peut-il être un élan vers la transformation?
Comment “danser” devient une expérience de la métamorphose?