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Flesh

Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola

En bref

La nouvelle création de la compagnie Still Life ! www.still-life.be

« (…) vivement te voir en chair et en os ».

Ce sont les mots que j’ai le plus écrits ces derniers mois. Expérimentant par-là, la réjouissance du jour où nos corps et nos êtres dans leurs présences physiques pourraient à nouveau se côtoyer. Exprimant également maladroitement la solitude dans laquelle, leurs absences me laissaient.
Sophie Linsmaux, mai 20 (confinement 1)

La peur, la mort, la pandémie a occupé nos quotidiens ces derniers mois, de manière prégnante ; ce que nous voulons par ce spectacle, c’est galvaniser chez le spectateur, le besoin incompressible de lien à l’autre et l’impulsion de vie qui en découle. C’est très précisément le sentiment d’incomplétude qui accompagne nos solitudes qui a déclenché l’écriture de ce spectacle aujourd’hui. Mais surtout la pulsion de vie qui, par ce manque, peut être réveillée et émerger chez chacun de nous. Car, nous en sommes persuadés, il est urgent d’entretenir nos élans de vie, il en va de notre (sur)vie à tous.toutes face à ce monde, de plus en plus effrayant.
Le corps de l’homme est sa racine identitaire, c’est sa chair qui incarne son être-au-monde. Ce corps est bien plus qu’une simple enveloppe architectonique de matériaux organiques. Il est l’ancrage vivant, animé, il est la chair.

Pourtant, cet ancrage du corps tend à disparaître. La chair de l’homme est la part maudite vouée au vieillissement, à la mort, à la maladie. Elle est la « charogne », la « viande ». Elle traîne dans nos pattes. La formule moderne du corps fait de celui-ci un reste : lorsque l’homme est coupé du cosmos, coupé des autres et coupé de lui-même.(1)

Au travers de FLESH, c’est la pulsion de vie que nous voulons faire éclater sous le regard des spectateurs. La vie est un risque inconsidéré pris par nous, les vivants (2) . Notre théâtre visuel et sans mots prend le risque de s’emparer de la chair pour révéler le besoin du collectif, la nécessité du lien entre les individus. Sans cesse, dans notre théâtre et davantage dans FLESH, il nous importe de marteler ce besoin de relation de lien avec autrui, avec l’espèce humaine, retrouver cette relation de confiance envers nous-même et envers l’autre ; nous sommes tous des risques les uns pour les autres (3).

(1) D. Le Breton, Anthropologie du corps et modernité, Ed. Presses Universitaires de France, 2013, p. 156
(2) A. Dufourmantelle, Ed. Rivages poche, 2014, p.11
(3) F. Ewald, L’Etat providence, Ed. Grasset, 1986, p. 384

En pratique

Rencontre :
Du 5 juillet 21 au 9 juillet 21.

Première période de répétition : deux semaines durant la période du 4 octobre au 29 octobre 21 à LIEGE
Deuxième période de répétition : du 3 janvier 22 au 14 février 22

Représentations :
Du 15 février au 26 février / Théâtre les tanneurs
Du 8 au 12 mars / Centre culturel de Huy / Kinneksbond, Centre Culturel Mamer (Lu)

Disponibilité indispensable :
fin juin + juillet 2022
janvier/février 23 pour Festival de Liège

A propos de Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola

Depuis 2011, nous – Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola – développons un langage scénique singulier et concevons nos spectacles comme un terrain de jeux où la rigueur, l’étrangeté et l’humour se côtoient sans cesse.

Cette approche bicéphale tend vers une réelle complémentarité, nous donne une force créatrice très riche et s’inscrit dans une démarche à long terme.

Au fil de nos projets, nous affinons notre forme vers un théâtre visuel très écrit. Nous nous employons à distordre le temps, à mettre corps et nerfs à vif. Enfin, notre théâtre, amputé de toutes paroles, dépeint et questionne un monde où l’humanité mise en péril tente à tout prix de retrouver un sens et une nécessité.

Plus d’informations sur l’univers de la Compagnie Still Life et ses spectacles : www.still-life.be

 

Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola. Crédit Photo Marie-Hélène Tercafs

Distribution

Un rôle masculin est ouvert aux bénéficiaires du Centre des Arts scéniques.

Jeu : Muriel Legrand, Sophie Linsmaux, Aurelio Mergola (distribution en cours)
Conception et mise en scène : Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola
Assistanat général : Sophie Jallet
Scénographie : Aurélie Deloche
Accessoires : Noémie Vanheste
Costumes : Camille Collin
Mise en espace et en mouvement : Sophie Leso
Scénario : Sophie Linsmaux, Aurelio Mergola Thomas van Zuylen
Création sonore : Eric Ronsse
Création lumières : Guillaume Toussaint Fromentin
Prothèses : Florence Thonet, Anne Van Nyen et Joachim Jannin
Régie plateau : Charlotte Persoons ou Julien Desmet
Régie générale : Nicolas Olivier
Développement et diffusion BLOOM Project – Claire Alex

Production Compagnie STILL LIFE | Coproduction Théâtre Les Tanneurs, Centre culturel de Huy | Production déléguée Théâtre Les Tanneurs | Avec le soutien du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles – service du théâtre et du Kinneksbond/Centre culturel de Mamer (LU) (en cours) | Avec la participation du Centre des Arts scéniques | Avec l’aide du Festival de Liège et du 140
La compagnie Still Life est artiste associée au Théâtre Les Tanneurs.

 

 

Note d'intention

Avec la création de Flesh, notre compagnie Still Life poursuit son exploration du format court. À partir de quatre récits brefs pour quatre acteur·rice·s, nous, Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola cartographions la chair humaine, sous toutes ces coutures. Notre désir : offrir une vision plurielle de ce qui nous constitue. Comment nous enracinons-nous au travers de la chair ? À quel point nos chairs expriment-elles notre vécu, mais aussi le manque de l’autre ?

Le corps de l’homme n’est pas seulement cette enveloppe architectonique faite de matériaux organiques. Il est sa racine identitaire. Sa chair incarne son être-au-monde, son ancrage vivant. Pourtant, aux yeux de notre société contemporaine, cet ancrage du corps tend à disparaître. Le corps deviendrait une sorte d’autre avec lequel il faut sans cesse négocier. À travers sa chair, le corps humain est une carte de notre vécu. C’est par elle que nous existons les un·e·s par rapport aux autres. Cette chair « parle » parfois bien avant nos mots et nos intellects.

Chairs meurtries, à vif, violentées, transformées, extraordinaires, hors-normes, captivantes, renaissantes, en manque, isolées, attendrissantes… Dans Flesh, les personnages sont marqués au travers de leurs chairs. Des coups de bistouri aux corps difformes, en passant par la transformation, la chair s’exprime et s’émancipe pour devenir pulsion de vie.

Par l’expérience collective que permet le théâtre, en utilisant la chair comme socle de notre vocabulaire théâtral et comme lieu d’expérimentation de l’être humain – tant du côté des spectateur·rice·s que des acteur·rice·s –, nous dépeignons un monde grinçant et décalé où tout va formidablement mal, où les corps et les nerfs sont mis à vifs. Flesh, spectacle visuel et non-verbal, oscille entre réalisme, tragi-comédie et fantasmagorie.

Préparation de la rencontre

Deux moments sont à préparer pour notre rencontre :

  1. Une Scène sans paroles qu’il est possible de préparer par 2 ( mais chacun doit passer par le rôle de LARS ). Si vous n’avez pas la possibilité/l’envie de préparer la scène en binôme, nous demanderons le jour de l’audition à une personne d’interpréter le vieil homme alité.
    On vous invite à imaginer et prévoir, des actions concrètes qui peuvent s’intégrer dans la scène. Nous apprécions le souci du détail, du costume, de la silhouette du personnage.
    Nous prévoyons comme accessoires, un lit et une chaise. Vous trouverez ICI la scène. DUREE / entre 7 et 10 min.
  2. Amener le tube sur lequel tu adores danser et amener de quoi l’écouter avec tes oreillettes ou casque.

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’17, ’18, ’19, ’20 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)

3. Être libre toute la durée de l’audition et arriver à l’heure

4. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

5. Respecter la date de clôture des inscriptions

6. Si vous annulez après le vendredi (13h) qui précède le premier jour de l’audition, il faudra en justifier la raison.

A propos de l'auteur·ice

Théâtre sans paroles : quoi et pourquoi ?
Le choix d’un théâtre sans paroles a éclos et pris sens au fur et à mesure de nos projets. La richesse d’une écriture reposant davantage sur les signes visuels que sur les mots nous est apparue au fil de nos différentes créations. Aujourd’hui, ce type d’écriture non verbale est un choix nourri, une réelle démarche porteuse de sens. Forts de ces expériences, nous portons ce choix radical pour différentes raisons.

L’amputation du langage
L’amputation du langage, du vocable, se veut une provocation pour le spectateur. Nous ébranlons ses habitudes pour l’emmener en terrain inconnu : celui des pulsions, des non-dits, des sensations, de la chair. Notre écriture théâtrale se veut être une expérience viscérale.

Créer un manque
Nous avons pu également constater le « manque » que l’absence de mots provoque chez le spectateur. Paradoxalement, c’est également cette absence qui permet au public de prendre sa place, l’invitant à déployer un regard actif sur ce qui se joue devant lui. Le spectateur doit entamer une sorte de dissection appropriative de ce qui se joue devant lui. Il est amené à mettre ses sens en éveil, son imaginaire en action. Mais aussi, et surtout, son esprit critique.

Le travail d’écriture :
Après avoir arrêté nos choix autour d’une thématique, nous passons à l’écriture à la table durant laquelle notre objectif est d’aboutir à un scénario qui à une longue didascalie détaillée d’actions et d’enjeux. Les gestes, les actes constituent les « dialogues ». Pour arriver à ce scénario et en fonction des questions dramaturgiques soulevées en amont du projet avec notre scénariste, Thomas van Zuylen, nous commençons par définir un lieu, une galerie de personnages et une intrigue. Au final, nous aboutissons à un scénario détaillé sur lequel nous pourrons nous appuyer pour mener au plateau la mise en forme des enjeux dramaturgiques et théâtraux.