Logo

Nuit d’été

Jean-Michel d'Hoop

En bref

La nouvelle création de Point Zero, mise en scène par Jean-Michel d’Hoop

Résumé

La pièce se passe dans l’antique ville d’Athènes et une forêt proche, à quatre jours du solstice d’été, le 1er mai.

Deux jeunes aristocrates, Lysandre et Hermia sont amoureux mais le père d’Hermia veut la marier à Démétrius qu’elle n’aime pas. Alors que sa meilleure amie, Héléna, est amoureuse de Démétrius, ce qui n’est pas réciproque. Une nuit Lysandre et Hermia quittent Athènes pour aller se réfugier chez la tante de Lysandre. Alerté par Héléna, Démétrius les suit et Héléna le suit à son tour. Or, trompés par les ombres de la nuit, les quatre jeunes gens se perdent dans la forêt.

Obéron et Titania, le roi et la reine des fées, ont rassemblé toute leur cour dans la forêt : les deux souverains se disputent et finissent par se séparer, en colère. Obéron jure de se venger de l’entêtement de Titania qui refuse de céder à sa demande. Il rencontre la pauvre Héléna et a pitié de sa détresse. Il ordonne à Puck de déposer sur les paupières de Démétrius le suc d’une petite fleur d’Occident qui le rendra amoureux d’Héléna. Mais Puck se trompe d’athénien et dépose le filtre sur les paupières de Lysandre, qui tombe amoureux d’Héléna. Les deux amies sont désespérées de la situation.

Pour mettre le comble à la confusion de la situation, une troupe d’acteurs amateurs d’Athènes a choisi ce bois, au clair de lune, pour répéter leur pièce, Pyrame et Thisbé. Puck donne une tête d’âne à Bottom, l’un des acteurs. De son côté, pour punir Titania, Obéron dépose le suc magique sur ses paupières afin qu’elle tombe amoureuse de la première créature qu’elle verra à son réveil, Bottom transformé en âne, afin de punir son refus de lui céder l’enfant indien d’une de ces défuntes amies.

Obéron s’arrange finalement pour que Démétrius tombe amoureux d’Héléna et que Lysandre se réconcilie avec Hermia. Il retire sa tête d’âne à Bottom et délivre Titania après avoir récupéré le jeune garçon. Quand l’aube se lève, les amoureux, Hippolyta, Thésée et sa Cour rentrent à Athènes afin d’y célébrer les trois mariages et choisissent Pyrame et Thisbé, d’acteurs amateurs, comme pièce afin de célébrer les mariages.

En pratique

Audition :

Du lundi 14 juin au samedi 19 juin 2021 au KJbi rue Kessels 18 – 1030 Schaerbeek

Premier tour : du lundi 14 au mercredi 16/06

Deuxième tour :  du jeudi 17 au samedi 19/06

La date limite d’inscription : Le 06 juin à 23h59

Labo : 17,18,19,20 et 22 novembre 2021

Répétitions : Du 3 janvier 2022 au 7 mars 2022

Représentations : Du 7 mars au 2 avril au Théâtre de Poche
Du 17 au 30 avril 2022 à l’Atelier Théâtre Jean Vilar
Septembre 2022 (dates à définir) Maison de la Culture de Tournai

 

A propos de Jean-Michel d'Hoop

Après avoir suivi une formation d’acteur à l’INSAS (Bruxelles), Jean-Michel d’Hoop joue d’abord comme acteur sous la direction de Michel Dezoteux, Philippe Sireuil, Henri Ronse, etc… Très vite il fonde la collectif POINT ZERO et ouvre un nouveau lieu pluridisciplinaire à Bruxelles : Les Vétés (ancienne école vétérinaire d’Anderlecht).

Il s’occupe alors de la gestion de la compagnie et de la programmation artistique des Vétés.

En 1993, sa première mise en scène Yvonne, Princesse de Bourgogne de W. Gombrowicz crée l’événement et remporte aussitôt le Premier Prix Théâtre de la COCOF.

Suivront ensuite Peer Gynt de Henrik Ibsen et Le Fou et la Nonne de S.I. Witkiewicz, Prix Théâtre du Meilleur Scénographe (Marcos Vinals Bassols) et le Prix Théâtre du Meilleur Espoir Acteur Masculin (Karim Barras).

La compagnie quitte ensuite ses « étables » pour les velours du Théâtre de la Place des Martyrs et y crée de nombreux spectacles. Durant 7 années, Jean-Michel d’Hoop est artiste associé au Théâtre des Martyrs.

Point Zéro déménagera ensuite au Théâtre de la Balsamine ; et c’est là que s’opère une mue artistique importante avec la découverte du jeu entre acteurs et marionnettes de taille humaine : L’Ecole des Ventriloques d’Alejandro Jodorowsky connaît un succès international (Russie, France, Espagne, Belgique, Japon, Corée, Brésil,…). Pendant 4 ans, Jean-Michel d’Hoop est artiste associé et participe à l’animation de la Balsamine.

Depuis une dizaine d’années la compagnie Point Zéro interroge la forme théâtrale par un travail de recherche entre l’acteur et la marionnette, l’animé et l’inanimé. Pour Point Zéro, la marionnette n’est pas une finalité, mais plutôt un outil au service de l’acteur et du récit.

La compagnie reste donc clairement dans le champ du théâtre et a la chance de pouvoir jouer dans les deux circuits (marionnettes et théâtre).

Point Zéro occupe aujourd’hui une friche industrielle Le Ressort (800 M2) où une constellation d’artistes (de l’émergence et des plus confirmé.e.s ) trouvent un espace de recherche porteur de nombreuses synergies.

Parallèlement à son travail de metteur en scène, Jean-Michel d’Hoop est également pédagogue à l’Institut des Arts de Diffusion.

En 2017, il retourne sur scène comme acteur dans Is there life on Mars ? de la Cie What’s Up ?!. Prix de la critique du Meilleur Spectacle. En 2016, avec Gunfactory (spectacle autour du commerce des armes légères en Europe), Point Zéro approche une forme de théâtre documentaire sans renoncer à l’utilisation des marionnettes. L’Herbe de l’Oubli, la dernière création de la compagnie, poursuit cette expérience d’une réconciliation entre un théâtre documentaire et une approche résolument poétique. L’Herbe de l’Oubli a reçu le Prix de la critique du Meilleur Spectacle, a joué plus de 150 fois en deux ans, et a été programmé dans le monde entier. Les liens que Jean-Michel d’Hoop tisse avec l’Asie sont prégnants et durables : présence en Chine au Bijing Fringe Festival 2019 (au Théâtre National de Pékin) ; plusieurs fois programmé en Corée au SPAF (Séoul Performing Arts), au BIPAF (Busan International Performing Arts Festival), au Théâtre National de Séoul ; au Japon au SPAC (Shizuoka Performing Arts Center), …

Jean-Michel d’Hoop est aujourd’hui artiste associé à l’Atelier Théâtre Jean Vilar (Louvain-la-Neuve). L’Errance de l’Hippocampe, nouvelle création de Point Zéro, est une création labellisée Studio Théâtre National. La crise sanitaire a obligé à différer la première et les représentations au Théâtre National ont été repoussées à l’automne 21.

Jean-Michel d'Hoop

Distribution

Adaptation et mise en scène : Jean-Michel d’Hoop
Distribution : Yannick Duret, Héloïse Meire, Ahmed Ayed, Simon Wauters
(…en cours )
Musique : Boris Gronemberger
Scénographie : Olivier Wiame
Costumes : Camille Collin
Marionnettes et Masques : Loïc Nebreda
Administration/production : Nathalie Kamoun

Une création de Point Zéro en coproduction avec le Théâtre de Poche, l’Atelier Théâtre Jean Vilar, la Maison de la Culture de Tournai, la Coop asbl. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du gouvernement fédéral belge.

 

Note d'intention

Cette nuit d’été, c’est celle de la Saint-Jean, celle où l’on célèbre le solstice d’été.

Depuis la nuit des temps on allume de grands feux de joie pour rendre hommage au soleil.

Au Moyen Orient, on honorait Tammuz, Dieu de l’abondance, des végétaux et du bétail. Chez les Celtes et les Germaniques, il y avait tout un rite pour bénir les moissons et récolter les herbes guérisseuses. Cette fête païenne et agraire marque un moment de connexion avec la nature, avant que la lumière ne commence à décroître. C’est donc une fête solaire et c’est pourquoi elle est placée sous le signe du feu.

Au Moyen Âge des feux étaient allumés sur les chemins et dans les champs, pour empêcher que les sorcières et magiciennes n’y passent ; on y brûlait parfois des herbes contre la foudre, le tonnerre, les orages et l’on pensait écarter par ces fumigations les démons et les tempêtes.

Aujourd’hui, c’est une nuit de fête populaire.
Les feux que l’on allume sont une occasion de se réunir, de chanter, de danser, et de sauter au-dessus des flammes auxquelles on prête des vertus magiques : purification et protection vis-à-vis des maladies, des sortilèges et autres fléaux… Et pour les amoureux, on raconte que le fait de sauter par-dessus le feu garantit que l’amour dure toute l’année.

C’est une nuit de fête, les banquets sont dressés, on embrase le bûcher, on danse, on boit et on chante autour du feu, comme pour exorciser la magie, la sorcellerie. Quelle est donc cette magie qui attire et effraie en même temps ?

Pendant la nuit de la Saint-Jean, on dit que les fleurs acquéraient des vertus magiques et que les hommes se trouvaient inexplicablement pris de folie. Pour Shakespeare, cette folie est une folie amoureuse : la folie du désir.

Et si cette nuit était là comme pour révéler une partie de nos instincts primaires? Comme pour faire la lumière, l’espace d’une nuit, sur notre part d’animalité refoulée ? Comme pour nous démasquer derrière le vernis de nos conventions amoureuses ?
La nuit est porteuse de fantasmes, et les fantasmes sont le reflet de nos désirs enfouis. Le fantasme est un scénario mental qui puise dans l’imaginaire sexuel et collectif pour inventer des personnages, des décors, des accessoires, des scripts érotiques.
Le fantasme est un muscle que Shakespeare sait entretenir, nourrir, enrichir.

Les rêves libèrent et autorisent les interdits.
Titania tombe amoureuse d’un âne, Héléna veut être la chienne de Démétrius, le quatuor amoureux s’avère échangiste et les amoureux sont interchangeables, Thésée et Hyppolita se donnent en spectacle dans une relation esclave/maître, …

Les songes nocturnes ont donné toute licence à la frénésie des désirs.
Ce « désordre amoureux » n’aura duré qu’une nuit. Le matin, tout rentrera dans l’ordre et il y aura une fin heureuse. Mais cette nuit, théâtre des passions fantasmées, aura servi en quelque sorte de catharsis pour tous les personnages du songe. Et s’il en allait de même pour les spectateurs… ?

Si le Songe d’une Nuit d’Été est une comédie érotique, elle offre aussi un prisme intéressant pour analyser les mœurs d’une société machiste et patriarcale.
L’action se situe à la cour d’Athènes.
La cour d’Athènes est une meute, un clan qui a ses propres lois.
La brutalité y est monnaie courante.
Thésée apparaît comme le chef du clan, un genre de dictateur qui incarne ici le pouvoir personnifié en installant un système patriarcal et paternaliste.

Très vite on se rend compte que ce qui nous est proposé ici c’est une vision du monde où règne l’ordre masculin sans aucune contestation possible, un univers machiste et une vision stéréotypée de la femme.

La dénonciation de ce système autoritariste et phallocrate commence avec la capture de la reine des amazones, Hippolyte, que Thésée brandit comme un trophée et dont il compte bien abuser à son gré ; puis par une démonstration de force du père, Égée, et du roi, Thésée, face à̀ la douce Hermia :
« Réfléchissez avec soin, belle jeune fille. Pour vous, votre père doit être comme un dieu, c’est lui qui a pétri votre beauté́, pour lui vous n’êtes rien d’autre qu’une forme de cire où il a imprimé sa marque, et dont il a le pouvoir de sauvegarder l’image ou de la défigurer.»
Le message est clair : Aimez dans l’ordre ou mourez !
Mais ceux-ci sont trop jeunes pour penser à̀ mourir ou s’en tenir à̀ un avenir menacé où le mépris du corps vivant règne.
Ces jeunes pourraient se taire, mais Hermia décide de fuir cette société qui l’empêche de s’épanouir et qui nie son existence. Sa fuite, sa voix, son obstination, son rêve font d’elle une figure de l’émancipation.

Sous ses allures de comédie, Le Songe d’une Nuit d’été est aussi une pièce extrêmement politique qui résonne particulièrement aujourd’hui ; les questions de genre et de discriminations irriguent le texte :
Qu’est-ce qu’un couple d’aujourd’hui ?
Quelle place occupent hommes et femmes au sein de la relation amoureuse ?
Quelle place occupent hommes et femmes dans le vivre ensemble ?
Comment repenser la notion de genre dans la perspective d’une lutte globale contre les inégalités ?
Pourquoi est-ce que les questions où le sexe est impliqué sont, plus que d’autres, génératrices de peurs et de fantasmes ?
Pourquoi sommes-nous prisonniers de constructions culturelles qui assignent aux hommes et aux femmes des différences, des qualités, des goûts, des rôles, des compétences, des modes d’expression « différents » ?
Ne sommes-nous pas prisonniers d’une vision réduite en ce qui concerne les attributs du masculin et les attributs du féminin ?
Toutes ces questions seront là en filigranes et iront de pair avec un questionnement sur le théâtre lui-même, ses codes et standards de représentation.
La nuit inspire ou libère.
La nuit est un miroir dans lequel les vérités se travestissent.
Et c’est ici que la marionnette devient intéressante car elle permet des lectures plurielles d’une même situation.
Qu’advient-il si l’on inverse les genres des manipulateurs ?
Si la figure du Thésée machiste est jouée par une femme et la figure de la Reine des Amazones par un homme ?
L’inversion des genres chez les manipulateurs.trices offre alors une vision beaucoup plus complexe et trouble de rapports masculin/féminin.
Se proposent alors trois lectures simultanées : le jeu entre les archétypes (Thésée et la Reine des Amazone), le jeu entre les manipulateurs.trices et leur marionnette, et le jeu entre les manipulateurs.trices.
Les frontières se brouillent entre le masculin et le féminin, les concepts d’homosexualité et d’hétérosexualité se confondent pour offrir une vision plus proche de ce que l’on nomme aujourd’hui la pansexualité (orientation sexuelle caractérisant les individus qui peuvent être attirés, sentimentalement ou sexuellement, par un individu de n’importe quel sexe ou genre).
Dans ce grand chaos nocturne, le visible flirte avec l’invisible, le réel avec l’illusion, le rêve avec le cauchemar, la farce avec la gravité, l’ordre avec le désordre, le désir avec l’amour.
A travers cet univers fantasmatique, Le Songe d’une nuit d’été́ revendique pour chacun la liberté́ absolue. Shakespeare replace ici la réalisation de ses désirs et de son être au centre de la vie.
La lune appelle au fantasme et invite à l’interdit et à sa transgression.
Alors à nous de mettre en scène les philtres, les fées, les métamorphoses, les illusions et la course folle du désir jusqu’à̀ la confusion la plus totale ;
Mettre en abîme la fabrication du théâtre ;
Transgresser les interdits,
Bousculer les concepts masculin/féminin,
Inviter les spectateurs à la fête,
Pour que cette nuit devienne l’espace de tous les possibles…

°°° Quand ils se réveilleront, toute cette comédie leur paraîtra un songe et une hallucination sans lendemain °°°

Préparation de la rencontre

2 rôles féminins et 2 rôles masculins sont à pourvoir pour les bénéficiaires du Centre des Arts scéniques.

  • Avoir lu la pièce
  • Préparer un extrait d’un monologue d’un personnage au choix dans le Songe (max 2 minutes ; le choix de traduction vous appartient)
  • Un petit « moment privé » autour d’un des personnages (au choix) (max 3 minutes).
    C’est l’occasion de proposer un univers singulier (mélange entre ce que le personnage choisi vous inspire et votre personnalité).
    Ce « moment privé » ne doit pas reposer exclusivement sur la parole ; elle n’est pas interdite cependant.
    C’est l’occasion d’investir d’autres aspects de vos compétences : chant, danse, mouvement, acrobatie, musique, art plastique, autre langue que le français, jeu masqué, magie, ventriloquie, etc …

°°° Pour que cette nuit devienne l’espace de tous les possibles…°°°

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’17, ’18, ’19, ’20 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)

3. Être libre toute la durée de l’audition et arriver à l’heure

4. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

5. Respecter la date de clôture des inscriptions

6. Si vous annulez après le vendredi (13h) qui précède le premier jour de l’audition, il faudra en justifier la raison.