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Quartier 3, Destruction Totale

Olivier Boudon

En bref

Un groupe d’adolescents sur la frontière poreuse entre réalité et jeux virtuels

Synopsis

Quartier 3, Destruction Totale décrit au fil des scènes la tentative d’un groupe d’adolescents d’atteindre le dernier niveau – « La Maison Finale » – d’un jeu vidéo se déroulant dans une réalité virtuelle, « Le Quartier ». L’action de ce jeu ultra-violent se passe dans une banlieue américaine, à l’identique de celle dans laquelle vivent réellement les joueurs ; il est habité de zombies que les joueurs doivent éviter ou tuer pour progresser de niveau en niveau.
S’il est constamment fait référence au jeu, la pièce (à l’exception d’une seule scène) se déroule dans l’univers « réel » habité par les personnages – parents et adolescents. Chaque scène cependant, introduite par un extrait des « solutions du jeu », reprend des éléments narratifs de ces solutions, ce qui contribue à rendre poreuse la frontière entre la réalité et l’univers du jeu.
Au fil de la pièce, on apprend que cette « Maison Finale » dans le jeu a l’apparence de la maison respective de chacun des joueurs… Parallèlement, des indices montrent de plus en plus clairement que les actions destructrices des joueurs ont des conséquences dans l’univers réel, qu’il s’agisse d’objets cassés ou volés, d’animaux torturés ou de personnes tuées.
Ces répercussions dans l’autre monde perturbent le calme apparent de la banlieue et révèlent les craintes et les méfiances des rapports humains en ruine. Jusqu’à la pulsion meurtrière, réelle ou pas, mais réalisée néanmoins. En chemin vers la « Maison Finale », Blake massacre une voisine qui s’est retrouvée dans le jeu ; une fois dans la fameuse maison – la sienne, donc – il assassine dans sa chambre sa mère qui lui demandait d’éteindre son ordinateur. Cet acte a-t-il lieu dans la chambre réelle ou celle du jeu ? La scène finale jette le doute…

En pratique

  • Une coproduction de la Schieve Compagnie et du Théâtre de Poche
  • Deux rôles, l’un féminin, l’autre masculin sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques
  • Rencontre professionnelle du lundi 06 au vendredi 10 juin 2016. Clôture des inscriptions le dimanche 22 mai 2016
  • Répétitions: du 3 Janvier au 13 Février 2017
  • Représentations: du 14 Février au 11 Mars 2017

A propos de Olivier Boudon

Je suis né en 1980 à Avignon. J’ai commencé à me former dans différents ateliers d’acteur à Paris avant d’intégrer l’INSAS en 2004.
Pendant mes études j’ai cofondé la Schieve Compagnie à l’occasion d’un travail sur « Manque » de Sarah Kane. En 2008, après mon travail de fin d’étude – la première partie d’une adaptation du roman « Les Exclus » d’Elfriede Jelinek – j’ai poursuivis mon apprentissage en étant l’assistant de metteurs en scène chevronnés pendant un an.
En 2009, j’ai adapté et monté la nouvelle « La chair du maître » de Dany Laferrière au Festival 4 chemins à Port au Prince en Haïti.
En 2010, soutenu par le CAPT, j’ai créé « Les Exclus » d’Elfriede Jelinek au Théâtre Varia.
L’année suivante, en 2011, j’ai rencontré Jean-Luc Piraux que j’ai mis en scène dans « En toute inquiétude », première collaboration qui débouche sur un spectacle qui tournera une centaine de fois dans toute la Belgique.
En 2012, toujours soutenu par le CAPT, j’ai monté « Cible Mouvante » de Marius von Mayenburg. Nous avons joué ce spectacle dans l’ancien bâtiment du Dexia Art Center, en plein coeur de Bruxelles. Cet espace très vaste avait la particularité d’offrir à la pièce une scénographie futuriste et adéquate par rapport au sujet de la pièce.
En 2014, j’ai travaillé à l’écriture et à la mise en scène avec Pierre Wayburn sur son seul en scène Homme de terre.
Puis, en 2015, j’ai collaboré à nouveau Jean-Luc Piraux en le mettant en scène dans « Six pieds sur terre ». Ce spectacle tourne toujours en Belgique et en France.
Cette même année, j’ai créé une version sonore de « Cible Mouvante » de Marius von Mayenburg. Après avoir obtenu le soutien des fonds d’aide à la création radiophonique, j’ai travaillé la pièce avec des jeunes d’une AMO (service d’aide en milieu ouvert). J’ai ainsi fait des portraits de ces jeunes, dit sensibles, à travers les répétitions d’un pièce de théâtre traitant de la paranoïa et de la défiance entre générations.
En Octobre 2016, je ferai la création de « L’Absence de guerre » de David Hare au Théâtre Océan Nord.
Je suis également, depuis 2014 professeur à l’INSAS.

Distribution

Lise Wittamer, Stéphane Fenocchi,… Distribution en cours…

Note d'intention

Quartier 3, Destruction Totale nous parle de la confusion et du fantasme qui existe autour de ce qu’on pourrait appeler la réalité virtuelle. Dans la pièce, c’est à travers un jeu vidéo que l’histoire se construit. En jetant le doute dans l’esprit du spectateur et en le poussant à se retourner vers ce qu’il a vu et traversé au fil de la pièce, Jennifer Haley nous propose une réflexion sur le thème de la réalité : la valeur qu’on accorde à ce qu’on imagine réel, la négligence ou la peur qu’on éprouve envers ce qu’on envisage comme des concurrences à la réalité, la terreur de ne plus sentir la différence entre ce qui est réel de ce qui ne l’est pas.
Il existe un parallèle notable entre les critiques virulentes dont la forme théâtrale ou le cinéma ont pu faire l’objet par le passé et celles, tout aussi virulentes, au sujet des jeux vidéos – notamment ceux induisant une réalité virtuelle. Dans tous les cas, ce n’est pas tant l’irrévérence, l’addiction ou la vacuité qui est mis au ban que la capacité fantasmée de ces « produits » à nous faire confondre ce qui est « réel » et ce qui ne l’est pas. Il y a là une peur de l’abandon et de l’isolement, une peur aussi de voir les autres se faire manipuler et de se faire manipuler à son tour, par effet de contagion. En effet, si tout le monde envisage une réalité différente de celle qu’on perçoit, notre réalité a-t-elle seulement une existence ? Existons-nous seulement encore ?
Les postmodernistes nous encouragent à laisser derrière nous toute notion de réalité normative, à envisager ce que chacun ressent ou perçoit comme différent, largement incommunicable, et d’égale valeur à n’importe quelle autre perception, n’importe quel autre ressenti. Il y aurait derrière la condamnation de la « non-réalité » une manifestation – une de plus – de la volonté pour la classe dominante d’asseoir son pouvoir, en « délégitimant » les messages qui pourraient remettre en cause ce pouvoir.
Les univers virtuels informatiques, tout comme les pièces de théâtre remettent en cause ce discours sur la réalité normative avec une résolue impertinence. Ils ont cette capacité de nous offrir une réalité différente du spectacle (tel qu’en parle Guy Debord) quotidien se déroulant sous nos yeux.
Jennifer Haley a cette finesse de parler des univers virtuels informatiques dans l’univers virtuel du théâtre. Il y a une double identification : aux personnages de la pièce qui traversent la vie du mieux qu’ils le peuvent, aux consommateurs plus ou moins volontaires, plus ou moins heureux de réalités alternatives. Cela nous amène en miroir, en tant que spectateurs, à nous interroger sur notre propre relation à la réalité.

Préparation de la rencontre

Voici le texte de travail pour la préparation à la rencontre. Le mot de passe vous est communiqué dans le mail d’introduction.

Pour le premier tour il vous est demandé (Le temps de travail au plateau sera précisé dans la lettre de confirmation en fonction du nombre d’inscrits):

  1. travailler à deux une des scènes suivantes :
    Scène 1 (la cuisine) jusqu’à: « t’as pas dit que ton frère avait une xbox » (p11 à p16)
    Scène 5 (la salle de jeu) jusqu’à « je ne peux pas y arriver toute seule » (p66 à p71)
    Vous disposez sur cette adresse de la liste en temps réel des comédiens inscrits à la rencontre.
  2. Faire une proposition libre (2-3mn) autour d’une des thématiques de la pièce.

.Le travail au second tour consistera à:
– travailler avec une partie de l’équipe de création sur une autre scène de la pièce.
– improviser sur un canevas donné

 

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions ’13, ’14, ’15
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée du stage et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Que votre formulaire d’inscription à la rencontre soit en notre possession au plus tard le dimanche 22 mai 2016

A propos de l'auteur·ice

Jennifer Haley est une auteure de Los Angeles, dont les textes ont été montés dans tous les États-Unis – le plus récemment par le Lincoln Center Directors Lab et Naked Angels à New York, Geva Theatre à Rochester et PlayPenn à Philadelphie. Elle a récemment reçu avec mention le prix Francesca Primus 2009 de l’American Theatre Critic’s Association (ATCA) ainsi que deux résidences d’artistes, MacDowell et Millay.
Sa pièce « Neighborhood 3: Requisition of Doom » (« Le Quartier 3 : Destruction totale ») a été montée dans le cadre du Humana Festival of New American Plays de l’Actors Theatre of Lousville en 2008, et du Summer Play Festival de New York.
Jennifer a récemment fondé la Playwrights Union, un réseau d’artistes écrivant pour la scène ou l’écran à Los Angeles. Le Contemporary American Theater Festival de l’été 2010 compte à son programme une de ses pièces, Breadcrumbs.
Jennifer Haley est une dramaturge dont le travail se penche notamment sur l’impact de la technologie dans nos relations humaines, dans notre identité et sur notre désir.
Source: Maison Antoine Vitez

Lieu de la rencontre

Théâtre de Poche
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