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A vos scalps!

Frédérique Lecomte & Ewout D’Hoore

En bref

Un spectacle musical sur l'engagement citoyen avec six artistes professionnels, vingt comédiens amateurs habitant près du lieu de représentation. Un musicien chanteur. Au total, vingt-six personnes différentes dans chaque lieu de représentations.

A vos scalps! - Spectacle musical enragé en 12 tableaux

Un spectacle musical sur l’engagement citoyen avec six artistes professionnels, vingt comédiens amateurs habitant près du lieu de représentation. Un musicien chanteur. Au total, vingt-six personnes différentes dans chaque lieu de représentations.
Les indiens : les exclus, les jamais vaincus, les guerriers où la flamme reste, même idéalisée. La force vitale, la force naturelle, le mythe du sauvage, la nature contre la culture. Faire face au propriétaire, au pouvoir, à l’absence d’histoire, à l’absence de culture.
L’indien, c’est, dans notre inconscient collectif, le rêve de la résistance.
La gestuelle, les chants, les danses, les cris, les chevaux, les tipis, les grands espaces, les flèches, les scalps, les poteaux de sacrifice. La fumée et le feu.
Ces guerriers-là vont s’engager, prendre leurs chevaux, monter leurs tipis, lancer leurs cris de guerre, briser leurs calumets et parcourir les grands espaces qui s’offrent à eux. Galoper et refaire le monde, à l’écart des cow-boys broutant dans la prairie.
On monte sur les tréteaux, on crée un appel d’air.
Un théâtre optimiste, rieur, de gai savoir !

En pratique

Trois rôles (non genrés) sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques

Rencontre Professionnelle: du lundi 12 au vendredi 16 juin 2017. Date limite d’inscription: vendredi 02 juin 2017

Répétitions: du 23 octobre au 19 décembre et peut-être du 8 au 20 janvier 2018

Les dates de création: vous trouverez sur ce document l’agenda complet de la création

Partenaires: Avec l’aide de la Commission d’aide aux projets théâtraux (CAPT) de la Fédération Wallonie Bruxelles, la Fabrique de Théâtre, de Theater Antigone, du Gouvernement Francophone Bruxellois. Une production de Théâtre & Réconciliation

A propos de Frédérique Lecomte & Ewout D’Hoore

Une présentation personnalisée de l’auteur

Je dois avoir été un chef de guerre dans une autre vie.
Je suis très gentille avec les comédiens
Je peux tirer du sang d’un caillou, de l’émotion d’un tortionnaire, de l’esprit révolutionnaire d’un papy.
Je n’utilise pas la souffrance des autres pour faire un spectacle émouvant.
Je suis encore bien conservée pour mon âge.
Je suis devenue blonde dernièrement
Je fais les autres se dire
J’écris à la fin du spectacle, en recopiant la vidéo
Je fais des spectacles populaires et joyeux
Je refuse la tristesse ambiante
Je suis légère, ce qui n’est pas synonyme de superficialité, c’est assez difficile à expliquer quand il est de bon ton, pour être pris au sérieux, d’être lent et triste
Justement, je suis rapide et gaie.
J’aime les comédies musicales kitsch, les fanfares, le vieux cirque, les indiens, les gens normaux qui font du théâtre.
Je ne cherche que la présence à soi-même sur le plateau
Il paraît que je dirige bien les acteurs.
Je suis sociologue
Je sais lire l’avenir dans les cailloux
J’ai deux filles
Je suis en bonne santé
J’ai beaucoup d’amis
Je ne veux pas vivre dans le monde des bisounours

Ou plus classique

Frédérique Lecomte, sociologue, metteur en scène et auteur, est née en 1958 en Belgique. Fondatrice et l’initiatrice de la méthode de Théâtre &Réconciliation. Metteur en scène et formatrice, experte dans la reconstruction des communautés traumatisées et en conflit, elle organise des ateliers de théâtre et des spectacles AVEC les communautés et POUR les communautés dans les zones de guerre. Ces spectacles sont joués devant des milliers de spectateurs. Elle donne des formations et des conférences en Théâtre & Réconciliation pour les Universités et les ONG.
Avec sa méthode, elle met en contact des populations (victimes de tortures et tortionnaires, déplacés et détenus, Hutus et Tutsi au Burundi, enfants soldats) qui, par l’intermédiaire du théâtre, peuvent se rencontrer autour de thèmes (comme la justice, le traumatisme, les élections, les conflits de terre ou ethniques), et aussi en Belgique (prisonniers, patients en milieu psychiatrique, diasporas, sans-papiers et demandeurs d’asile, comédiens) .

Elle est intervenante au Ritcs, à l’Esact et à l’Ulb

En savoir plus

Entretien réalisé en mars 2016 pour la Rtbf
Théâtre et réconciliation – Méthode pour une pratique théâtrale dans les zones de conflit – aux Editions La lettre volée

Théâtre & Réconciliation existe depuis 1994.

La principale activité de T&R est de travailler sur les zones de conflits avec des populations vulnérables pour transformer les comportements, donner la parole à ceux qui en sont privés, résoudre les conflits communautaires et reconstruire les communautés.
Frédérique Lecomte est l’auteur et le metteur en scène de tous les spectacles.

Congo/Burundi

– 2012-2014 : « Vita siyo muchezo yawatoto, la guerre n’est pas en jeu d’enfant », Bukavu, RD Congo
– 2012: « Ukuri », de Frédérique Lecomte, dans le cadre des commission Vérités et Réconciliation, Burundi
– 2010 : « Dutore mumwidegemvyo » (votons librement), IFES, Burundi
– 2010 : « Est-ce que tout va bien » étudiants de l’université de Bujumbura, Burundi
– 2010 : Police de Proximité, Union Européenne, Police Fédérale, CTB, Ministère de la sécurité Publique, Burundi
– 2009 : Victimes de tortures détenus à la Prison de M’pimba, Bujumbura, Burundi en collaboration avec Africalia, la Chaire de l’Unesco et le CGRI, ABDDP
– 2009 : « Push the Button », étudiants du Rits et demandeurs d’Asile
– 2008 : « Kairos », diaspora congolaise, demandeurs d’asile, Mineurs non accompagnés et Belge, Bruxelles, Belgique
– 2008 : « Indirimbo Yababi n’abeza », Tortionnaires, Victimes de tortures, Burjumbura, Burundi en collaboration avec Africalia, la Chaire de l’Unesco et le CGRI, ABDDP
– 2005-2006 « Habuze Iki », Burundi
– 2003-2004 « Si Ayo Guhora », Burundi

Distribution

Six artistes professionnels (Trois francophones, trois néerlandophones, vingt comédiens amateurs habitant près du lieu de représentation. Musique: Ekoma Isenga

Trois rôles (non genrés) sont ouverts aux membres du Centre des Arts scéniques

La direction d’acteur
Je ne lui demande pas de performance. Je ne lui demande pas de me montrer qu’il joue bien, de savoir danser ou dire un texte, ou même de l’étudier, de savoir lire ou écrire. Je lui demande d’être présent à lui-même.
La présence à soi
Souvent, quand on demande à un acteur de reproduire ce qu’il vient de faire, cela sonne faux. Le comédien a tendance à aller directement vers ce qui a marché dans la scène improvisée. C’est très difficile de reproduire.
Par conséquent, je ne demande ni de refaire, ni de redire, ni d’avoir le même rythme ou le même phrasé. Je demande de retrouver la même énergie qui a permis la première improvisation. Je cadre la scène, bien sûr, elle ne reste pas à l’état d’improvisation. Mais à l’intérieur du cadre, cela bouge, l’acteur peut inventer ce qu’il veut, dans ce cadre précis.
Parfois, on me demande si tout est improvisé. Non, en fait c’est fixé, mais pas avec les mots exacts.
Je demande aux comédiens de faire confiance à l’instant. La méthode et l’écriture théâtrale s’y prêtent, puisque le texte n’est pas fixé.
Le comédien qui y parvient jubile de cet état : pouvoir rebondir sur chaque situation, pouvoir ouvrir sa sensibilité à toutes les sensations.
Il s’agit d’arriver à rendre le texte vivant en permanence.
Cette présence à soi-même est une chose magique ancrée dans le présent, une sorte d’état de méditation, d’abandon au moment, à ce qui se passe. Il faut se laisser aller à ce qui advient.
Je ne cherche pas la perfection.
Je ne travaille jamais sur la perfection d’un geste, d’un mot. La perfection dans ce cadre est pour moi synonyme de répression.
 Les imprévus sont voulus et recherchés.
Tout est mis en place pour pouvoir s’y laisser tomber.
Je parie sur l’énergie et l’invention.
J’essaye de retrouver l’énergie de la première fois, celle qui a permis l’éclosion du punctum. Je n’essaye pas de faire refaire au comédien la partition compliquée qui a permis la scène, mais bien de retrouver le moment magique, en retrouvant l’énergie juste qui était dedans. Pour cela, il faut se laisser aller, et surtout ne pas avoir peur de se perdre : c’est souvent alors que la scène revit.
Le moment de jeu commence dans la perte, dans la prise de risque. C’est le moment vécu qui fait vivre la scène.
Tout est mis en place pour que ce vécu émerge.

Note d'intention

En 2015, en collaboration avec le département de théâtre de l’ULB et le Conservatoire de Bruxelles, j’ai dirigé un atelier sur la question de l’engagement citoyen. Il y avait là des étudiants des deux écoles, des futurs comédiens et des futurs dramaturges. Il y avait aussi deux personnes qui n’avaient rien à voir avec ces groupes-là: des gens normaux, s’il en est.
Parler de l’engagement personnel et citoyen amenait un grand scepticisme : « Tu es certaine que tu veux travailler là-dessus ? On peut changer de sujet, non? Il n’est pas trop tard! »
En dix jours, j’ai écrit et mis en scène cet exercice public très simple sur l’engagement.
Et je me suis dit que j’allais remettre le couvert.
Le couvert, c’est le présent projet que, dans la tradition de Théâtre et Réconciliation, on a intitulé : « Spectacle musical enragé en 12 tableaux ».
Voilà le point de départ.
Ensuite, la dépression : le réchauffement climatique, l’ouvrage « Tout peut changer » de Naomi Klein, les problèmes de sécurité alimentaire, la crise des migrants, un grand chaos déprimant. Et les élans de solutions, les projets de logements groupés, ouvrir sa maison aux migrants, manger bio, être bénévole.
Je me suis dit : ne s’agit-il pas là des grands conflits, tournants et défis de notre société. Cette période charnière où « tout peut changer » ? « La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés » écrivait Antonio Gramsci en prison.
Alors, entre « pessimisme de l’intelligence et optimisme de la volonté » j’allais aller voir quel était ce petit bruit du monde qui résiste, les soupirs, les petits oh et ah, les grandes luttes, les petits rassemblements, les mobilisations et les pétitions, les grèves et les luttes.
Je veux aller voir là où ça change.
Je travaille normalement dans les pays en guerre, où je fais du théâtre avec des personnes vulnérables : enfants soldats, femmes victimes de violences, victimes de conflits armés, de conflits ethniques, sur des problématiques en général dictées par les ONG qui m’emploient.
Ici aussi, nous sommes dans une zone de conflit. Cela ne se voit pas encore (quoique, cela dépend pour qui) mais on arrive, on arrive !
Je veux utiliser ma pratique, décrite dans le livre « Théâtre & Réconciliation. Méthode pour une pratique théâtrale dans les zones de conflit, pour trouver avec des gens venus de différents horizons, le son du changement. A défaut de grandes embardées… pour le moment.
Ce projet intervient dans la ligne du travail que je suis depuis de nombreuses années, que ce soit en Flandre avec des spectacles sur le capitalisme, sur l’argent et sur le conflit belge, sur l’immigration (actuellement en tournée dans 45 lieux en Flandre et bientôt en communauté française) et au Congo et au Burundi sur les questions liées aux conflits ethniques et économiques.
Les causes des conflits que nous vivons pour le moment ne sont ni climatiques ni alimentaires ni religieux ni des migrants, mais sont liés au dysfonctionnement du capitalisme ou à sa variante néo-libérale. J’ose le mot, que l’air du temps commande pourtant de ne plus utiliser, sous peine de passer pour un attardé fossilisé, qui pense que « l’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste ».
Le théâtre est ma manière à moi de prendre conscience, de me mettre en action, de mettre en action les autres : les acteurs et les spectateurs. Il ne s’agira pas d’aller trouver des personnes engagées, dans le sens habituel du terme, mais de trouver en chacun de nous les traces de nos engagements, si petits soient-ils. Ou bien sûr les traces de notre désengagement.
Opposer à un « pourquoi je m’engagerais puisque les choses ne vont pas si mal que cela ? » à « Il faut que je m’engage pour que les choses aillent moins mal ».
Tout le monde pourra se reconnaître car le spectacle sera conçu à partir des témoignages et du vécu réel des gens avec lesquels je vais travailler. L’engagement sera vu ainsi à partir de l’angle particulier et renverra à l’universel.

Tu me demandes comment je commence les répétitions ?
Je soumets aux acteurs un stimulus. Le stimulus, c’est une injonction qui va déclencher une improvisation. Cette injonction est inspirée de différentes choses : une image, un article de journal, une scène de film, un mot, un concept théorique, …
Je te donne une petite recette pour en inventer. Ils se créent en amont des répétitions et en fonction du groupe cible (les prisonniers, les primo- arrivants, les victimes, les comédiens professionnels, les chômeurs, etc.).

Cela me permet d’approcher par le théâtre une réalité qui m’est étrangère. Car, quel que soit le stimulus, les acteurs répondent toujours en fonction de leur réalité. Les improvisations qu’ils vont me fournir sont un élément capital qui me permet de comprendre le contexte, les problèmes, les tensions. C’est à ce moment précis que les techniques propres de Théâtre & Réconciliation sont utilisées.

°°° Je détourne, je piège le spectateur : je lui donne une pomme sucrée, mais dans la pomme je mets du poivre. Et cela commence dès le début : les corps qui lui sont présentés ne sont pas à la mode ou fabriqués pour y répondre (bref, ils ont vécu) ce qui introduit un porte-à-faux stimulant, une déstabilisation constructive : il faut goûter le poivre pour apprécier la pomme....°°°

Préparation de la rencontre

La demande:
– Faire une vidéo « audacieuse » de 1 à 3 minutes: habillé en Indien d’Amérique (de pacotille, n’allez pas louer un costume) et répondre à la question: Comment faire la révolution? Y présenter son cri de guerre. Nous envoyer cette vidéo au plus tard pour le mercredi 07 juin sur valentin.dhaenens@arts-sceniques.be
– Venir à la rencontre avec votre costume, vos accessoires, vos brols,…
– Visionner la vidéo « Congo Paradiso » disponible sur cette page

Mais aussi…
– Avoir vu un des spectacles de Frédérique est un plus. En tous cas, être attiré par sa pratique théâtrale est un prérequis.
– Pouvoir parler néerlandais est un avangage pour ce projet
– Avoir envie d’une pratique communautaire avec des gens qui n’ont jamais fait de théâtre
– Avoir envie de faire « autre chose que du Théâ(ââ)tre »
– Se sentir capable de fédérer un groupe
– Etre intéressé par la thématique de l’engagement citoyen

La sensibilisation et la médiation du public est inhérente au travail : les acteurs des lieux de représentations sont inclus dans le projet.

°°° Mon théâtre est populaire.
J’utilise des esthétiques populaires : le cabaret, le clown, la comédie musicale, les chansons connues, Bollywood, des références cinématographiques populaires (ou non), des références à la culture de masse. Les musiques que j’utilise en Belgique sont aussi populaires, c’est- à-dire bien connues ou immédiatement reconnaissables.°°°

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions  ’14, ’15, ’16
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée du stage et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Respecter la date de clôture des inscriptions

°°° Les indiens : les exclus, les jamais vaincus, les guerriers où la flamme reste, même idéalisée. La force vitale, la force naturelle, le mythe du sauvage, la nature contre la culture. Faire face au propriétaire, au pouvoir, à l’absence d’histoire, à l’absence de culture. L’indien, c’est, dans notre inconscient collectif, le rêve de la résistance. °°°

Lieu de la rencontre

Kjbi
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