F·R·I·E·N·D·S, Such Loud and Clear Ungovernability (Les AMI·E·X·S, une si claire et bruyante ingouvernabilité. Ou, Friends comme labo camp de la cis hétérosexualité)
Avec Castillo Romeos, Leo Duquesne, Marnie Slater, nixie et Oscar Mathieu le Bussy
DATES : lundi 5 mai et 2 juin 2025, de 10 à 18h à La Bellone
Dans ces deux ateliers, ensemble, nous allons jouer deux épisodes de la série étasunienne Friends (1994-2004). Avec cette mise au plateau, nous allons pratiquer une prise de conscience collective de stratégies de construction de la cis hétérosexualité mises en œuvre dans la série Friends. L’intrigue de la série établit une hiérarchie des relations sociales couronnée par le mariage cis hétéro : le but de chaque personnage est de se marier et de sortir de la dépendance temporaire des relations subalternes d’amitié. Nous allons regarder une telle intrigue comme une forme de travestisme, qui expliciterait, par l’exagération et avec un style incongru, théâtral et humoristique camp proprement homo, les systèmes d’oppressions et privilèges naturalisés dans la construction normale de la cis hétérosexualité.
Chaque jour, nous allons commencer la journée par nous fournir d’outillages politiques et artistiques, traduits au français par l’artiste bruxellois Oscar Mathieu le Bussy : la performance Abolish Marriage (2022) du collectif kuir bruxellois Buenos Tiempos, Int. et la correspondance en ligne El amor es heterosexual (2011) entre les philosophes et militant·es espagnol·es et français·es Javier Sáez, Marcelo Soto, Paul B. Preciado, Sejo Carrascosa et Virginie Despentes. Dans la continuité de la journée, nous allons interpréter Friends, guidé·es par l’artiste brugeoise nixie.
L’automne dernier, moi, Castillo, j’ai commencé cette série d’ateliers pour nous interroger sur des stratégies pour se saisir de l’ingouvernabilité comme une méthodologie transpédébigouine. Celle-ci s’oppose à la durabilité et la stabilité aux côtés de la dissolution, la transition et la transmission. Lors des précédents ateliers nous avons échangé sur la réduction de risques comme paradigme politique contre la punition et la pathologisation ; sur l’amour, ses discours et ses pratiques, et sur les politiques d’accès au couple en lien avec des intersections d’oppressions ; sur des stratégies à mettre en place pour traverser des ruptures sur scène, dans le travail, dans nos engagements militants… ; et aussi sur le travestisme comme outil pour transformer les historiographies.
Je vous invite, dans cet atelier, à performer aux côtés de la question : Quelles sortes de dramaturgies dégoulinent de notre ingouvernabilité ?