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Dérangement

Vincent Hennebicq

En bref

Un montage inédit d’après deux pièces de Falk Richter : "Dérangement" et "Etat d’urgence". Des hommes et des femmes en quête désespérée d’amour et de consolation dans un monde glacial et violent.

Quelques mots sur le projet

Etats d’urgence sera un montage inédit d’après deux pièces de Falk Richter : « Dérangement » et « Etat d’urgence ».

« Dérangement » est une pièce écrite par Falk Richter en 2005.
L’histoire de base est celle-ci : un homme et une femme (la trentaine) rendent visite au jeune homme dans l’appartement qu’ils partageaient ensemble pendant leur jeunesse marquée par la musique, l’alcool et les expériences sexuelles. Ensemble, ils se remémorent le passé commun en revivant certains moments tout en faisant chacun état de leur situation actuelle, amoureuse et professionnelle. L’homme et la femme semblent être rentrés dans « le système » mais révèlent un vide intérieur, des vies sans substance, sans désir, et des relations marquées par la froideur. Ils se posent ensemble la question de savoir s’il existe des alternatives au « système » et des moyens de résister à celui-ci en contemplant le jeune homme qui, lui, a décidé de ne plus bouger, de rester là, d’écouter de la musique. Il refuse le discours de l’efficience où tout tourne autour du travail et de la consommation. Il veut « être une absence » et provoque sans cesse les autres en les embrassant, en exhibant son sexe, et en s’énervant sur le monde extérieur.

Dans Etat d’urgence c’est également de transition dont il est question, mais cette fois c’est de la transition vers «le meilleur des mondes» qu’il s’agit.
Un homme et une femme vivent dans une cité protégée, une « gated community », un lieu hyper sécurisé. La femme interroge l’homme sur sa perte de performance au travail… Si l’homme ne retrouve pas le « plaisir » au travail, ils risquent l’expulsion de la communauté et le retour dans l’enfer de la réalité extérieure. Un monde où règne le chaos, où les morts se ramassent avec les sacs poubelles et où les vivants ne savent plus où donner de la tête.

En pratique

Un rôle masculin à pourvoir.

Clôture des inscriptions le mardi 15 mars 2016

Rencontre professionnelle du mercredi 30 mars au samedi 02 avril au Théâtre Oz – 144/1 rue Artan à 1030 Bruxelles

Répétitions à partir du 16 août jusqu’à la première

Représentations du 25 septembre jusqu’au 7 octobre au Théâtre de Liège, suivies du 7 dates au Théâtre de l’Ancre (Charleroi) dans le courant du mois d’octobre

Une création de la cie Popi Jones, en co-production avec le Théâtre de Liège et le Théâtre de l’Ancre

A propos de Vincent Hennebicq

Vincent Hennebicq a étudié au conservatoire de Liège où il fait une série de rencontres déterminantes: il crée notamment avec Fabrice Murgia l’asbl Artara avec laquelle il continue de collaborer en tant qu’acteur (« Dieu est un DJ » de Falk Richter) ou dramaturge (« Notre Peur de n’être », « Children of Nowhere »). Il rencontre également des metteurs en scène avec lesquels il travaillera par la suite comme Mathias Simons, Jeanne Dandoy, Jacques Delcuvellerie… Il joue aussi pour Coline Struyf, Fréderic Dussenne, ou encore Michaël Delaunoy.

Il apprend ensuite le néerlandais pour jouer « Baal » de Bertold Brecht dans une mise en scène de Raven Ruëll et Jos Verbist pour lequel il obtient le prix du meilleur espoir masculin en 2012, puis dans « Tribunaal » avec les mêmes metteurs en scène. Il joue également pour Antonio Araujo dans «Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas» de Bernardo Carvalho… Et pour Guy Cassiers.

Parallèlement à son travail d’acteur, il commence à mettre en scène en 2012 au Théâtre National avec la pièce « Parasites » de Marius Von Mayenburg avant de créer des spectacles où il signe le texte et la mise en scène : « Heroes (Just For One Day) » (2013) et maintenant « Going Home » actuellement en tournée.
Depuis 2012 il enseigne également à l’ESACT (Liège).

Distribution

Olivier Bonnaud, Nicolas Buysse, Emilie Maquest, Boris Prager & Elizabeth Woronoff. Un rôle masculin (l’homme dans la deuxième partie) est ouvert aux membres du Centre des Arts scéniques.

 

 

 

Note d'intention

Cette pièce offre le champ d’un théâtre humain où des individus prennent la parole, parce que c’est vital et qu’ils espèrent profondément faire entendre ce qu’ils ont à dire à d’autres individus. Même s’ils ne savent pas exactement quoi. Nous sommes face à des êtres humains, désorientés, qui aspirent à exister. Ils revendiquent leur droit à l’existence. Tout cela peut créer une véritable « machine à jouer », les scènes sont jubilatoires, et même si elles requièrent de l’acteur un investissement énorme, le fruit de cet engagement est complètement jouissif.
Au début du spectacle, la pièce « Jeunesse blessée » (« Dérangement ») est en train de se répéter, évidemment le spectateur ne doit s’en rendre compte qu’après une quinzaine de minutes, à l’apparition du metteur en scène qu’on verra «au travail». Tout cela crée inévitablement un formidable moteur de jeu puisque les personnages explorent «en direct» différentes manières de jouer – façon tragique, façon série B, film d’horreur, «plus belle la vie» etc…
Tout semble possible et je voudrais jouer sur les ruptures constantes d’un style à l’autre. Dans le même ordre d’idées les acteurs doivent aussi pouvoir différencier ce qui est «vrai» de ce qu’ils jouent, nous le faire croire en jouant naturaliste, puis, au cours de la même réplique, s’en distancier parce qu’ils sont sur le regard du metteur en scène. Qui parle ? Les acteurs ou les personnages ? Le trouble s’est installé et ne devrait pas nous quitter jusqu’à la fin.
[…] J’aimerais donc me servir notamment de cela pour « mixer », « sampler » (au sens Richterien) « Dérangement » et « Etat d’urgence ». Je cherche également à créer un espace où les acteurs s’emparent complètement du plateau car, tout comme les personnages qu’ils représentent, ils ont un besoin capital de trouver un espace d’expression. Il va s’agir de placer les comédiens au centre du processus, tout sera fait pour que leurs corps et leurs paroles soient le cœur névralgique de la pièce, ce qui est évidemment une position inconfortable qui requiert la plus grande disponibilité. Ainsi, je voudrais qu’il n’y ait presque pas d’effets et de même que le metteur en scène (Falk) est sur le plateau, ce sont également des acteurs qui sont à la régie pour prendre totalement possession du théâtre dans lequel ils jouent. Ils se seront également occupés du décor, des costumes etc. Je pense également jouer dans le spectacle que j’envisage donc vraiment comme une expérience collective.

°°° Je commence par concevoir mes pièces d’un point de vue strictement langagier, du point de vue du contenu et des sonorités, et non du point de vue des personnages. Souvent ce sont les comédiens de la création qui les introduisent malgré tout dans le texte car ils luttent comme des fous pour créer des personnages ; ils ne savent tout simplement pas quoi jouer d’autre. Mais j’accepte avec plaisir de m’y plier. Falk Richter °°°

Préparation de la rencontre

Au cours de cette rencontre, il vous sera demandé de:
– Travailler l’un de ces trois monologues [LIEN] tirés de « Sous la glace » du même auteur. Vous pouvez couper dans le texte
– Chanter une chanson a cappella (ne doit pas être « bien chantée »), choisissez un titre qui vous touche particulièrement.
– Raconter une blague
– Faire une proposition libre de 2-3 minutes autour du texte du spectacle [LIEN]

 

°°° Tout semble possible et je voudrais jouer sur les ruptures constantes d’un style à l’autre. Dans le même ordre d’idées les acteurs doivent aussi pouvoir différencier ce qui est «vrai» de ce qu’ils jouent, nous le faire croire en jouant naturaliste, puis, au cours de la même réplique, s’en distancier parce qu’ils sont sur le regard du metteur en scène. Qui parle ? Les acteurs ou les personnages ? Le trouble s’est installé et ne devrait pas nous quitter jusqu’à la fin. Vincent Hennebick °°°

Conditions de participation

1. Être inscrit(e) au Centre des Arts scéniques, promotions ’13, ’14, ’15
2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)
3. Être libre toute la durée de la rencontre professionnelle et arriver à l’heure
4. Nous avoir transmis votre CV (format pdf) et une photo actualisés (format jpg) au plus tard lors de votre inscription, si cela n’a pas déjà été fait
5. Que votre formulaire d’inscription à la rencontre soit en notre possession au plus tard le mardi 15 mars 2016

A propos de l'auteur·ice

Dans la continuité de la voie engagée par Brecht, les expressionnistes ou encore Beckett, Richter poursuit les remises en cause et démontages des notions caractérisant le drame classique : fable, personnages etc. Il supprime les frontières entre le personnage, le rôle, la personne du comédien et il remet en question la frontière entre la réalité et la fiction en se basant sur le jeu des contrastes. Dans ses spectacles, il peut passer brusquement d’un collage de textes du monde télévisuel caractérisés par un rythme rapide à des moments marqués par la concentration et par des émotions qui n’auraient l’air ni fausses ni « usées ».
Le monde kaléidoscopique de Richter semble se rapprocher de la psychose. Il est caractérisé par la solitude et l’errance du sujet face à la réversibilité permanente des miroirs tendus par la société.
Par le jeu des comédiens, Richter tente de montrer une certaine « non-authenticité, de rendre le jeu visible et ainsi, malgré cela, d’atteindre une sorte d’identité. » Il se caractérise « par un rythme rapide, des ruptures, de la labilité et par l’artificiel ».
Les personnages n’ont aucune identité constante, il s’agit plutôt de figures qui sont constituées ou cherchent à se constituer à partir d’un kaléidoscope emprunté ailleurs (notamment à des séries télé, des films ou même des paroles de chansons…).
L’écriture est fortement imprégnée du fragmentaire également au niveau de l’action. La fiction, le réel et le virtuel tendent à se confondre.
Son théâtre vise aussi à atteindre ce qu’il appelle un « apprentissage de la perception » en attirant l’attention du spectateur sur la folie et l’absurde dans la société actuelle.

°°° La femme: Fuck fuck fuck - L'homme: Ça, c'est encore un mot qu'on n'utilise plus aujourd'hui, sincèrement, plus personne ne dit ça, plus personne ne dit«fuck» - La femme: Moi je le dis encore - L'homme: Tu te maries, aussi - Le jeune homme: Les gens qui se marient disent «fuck» - L'homme: Les autres le font - La femme: Dans le noir - L'homme: Avec ton mari - La femme: Oh s'il te plaît. °°°

Lieu de la rencontre

Théâtre Oz
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