Une fiction lucide, optimiste, non-excluante et tragi-comique

Dans mon précédent spectacle, Saison 1, je questionnais les rapports incestueux entre storytelling et réalité. En me jouant des ressorts de la série télévisée, l’un des modes narratifs de propagande (toujours) les plus puissants actuellement à l’oeuvre, j’évoquais une expérimentation du réel fondamentalement influencée par la fiction.

Aujourd’hui il me faut poursuivre…
En science, la catalyse consiste à utiliser une substance pour accélérer la transformation des
molécules, ou pour causer une transformation qui n’aurait pas eu lieu naturellement.

Son intérêt :
accélérer le processus tout en utilisant moins d’énergie.

– Pourquoi un désir s’incarne-t-il dans un corps et comment ce dernier en devient-il l’agent ?
– Quels catalyseurs transforment les comportements humains, et à l’inverse, quels contextes les paralysent ?
– Quel rôle peut jouer la fiction dans ces processus de catalyse ?

Je crois en la nécessité pour chacun·e de définir le territoire de sa pensée du monde. Je crois utile de savoir faire la différence entre un désir, une nécessité, une volonté, une addiction et un combat. Je crois au temps incompressible de l’articulation d’une pensée nouée entre philosophie, politique, corps et art, qui se heurte aux impératifs de la vie quotidienne. J’essaie d’être en adéquation avec le fond et la forme.

Pour le CV, les photos et autres mondanités, n’hésitez pas à demander autour de vous, ce sera toujours plus chouette que d’aller sur Google. (mais si le net vous appelle: florenceminder.com )

L’écriture mettra en scène une ville européenne imaginaire trop sûre de sa puissance et dont le front de mer donne sur de l’eau salée qui se réchauffe. Comme nous, ses habitant·e·s évolueront à l’ère de la destruction culturelle massive : victimes d’attaques algorithmiques, ils s’anesthésient grâce à des flux fictionnels individuels.

L’écriture de la pièce prendra une forme chorale. A la façon de Shorts Cuts de Robert Altman ou d’une pièce de Rafael Spregelburd, on suivra en simultané le parcours de certain.e.s citadin.e.s.
Dans un espace minéral, comme les restes d’une civilisation occidentale disparue, des éléments architecturaux de la vie humaine : le couloir en moquette aseptisée d’un hôtel d’affaire, un lit deux places, une douche, un distributeur de cash…

Au plateau, les adresses varient. Certaines scènes s’adressent directement au public, d’autres se jouent en quatrième mur. Le jeu est distancié. Mais il permet des forts états de plateau. Les
physicalités seront travaillées, certaines scènes chorégraphiées.

Deux pensées – et vocabulaires – articulent mon propos : celle de Judith Butler, philosophe (USA), pour son travail critique des normes et sa tentative d’imaginer une société non-excluante, et celle de Jean–Claude Métraux, pédopsychiatre (CH), notamment pour sa proposition innovante d’une praxis de la reconnaissance et pour les effets de la substitution du mot culture à celui d’appartenance, dans les récits collectifs que nous tentons d’élaborer.

Vous trouverez ICI les sources d’inspirations de mon travail.