Un hôtel, à Venise aux lendemains du carnaval. Le brouillard fume sur la lagune.
Lucrezia, jeune chanteuse florentine « qui ne connaît pas grand-chose à la musique » – c’est elle qui le dit – est arrivée la veille pour trouver du travail.
Carluccio le castrat cherche un nouveau contrat. Pour lui aussi l’argent manque.
On apprend qu’un Turc-marchand a été convaincu par ses amis de ramener à Istanbul le mieux de ce qui se fait sur la scène vénitienne et qu’il n’y connaît rien.
Qui sera engagé ?
Madame Tognina, soprano d’expérience est chez elle avec le ténor, son amant. La compagnie les retrouve. Il y a un poète accommodant, une petite chanteuse bolognaise, l’impresario, l’agent. La Florentine et le castrat les rejoignent. Ils sont tous à fond pour le projet turc. Chaude ambiance. Qui sera la prima donna ?
Le Turc méprise les castrats. Ce sont gens de sérail. Lui, il aime les filles et la musique gaie. Les artistes défilent entre exigences démentes et fausses modesties. Qui sera la Prima donna ?
Au moment de signer les contrats, les artistes s’écharpent, les salaires augmentent. On prévoit de partir a soixante-dix, en Turquie.
Dans la lumière froide du matin du grand départ pour l’Orient, les filles sont venues avec leur mère ou leur chien. Le castrat est botté et joue de la cravache…
On attend le Turc qui ne vient pas, il s’est embarqué à la première heure. Il a laissé de l’argent en dédit. La troupe l’utilisera pour autoproduire son prochain spectacle.