Lysistrata ou la grève du sexe

Les femmes athéniennes et spartiates en ont assez que les hommes passent leur temps à se faire la guerre et décident de mener une action collective, en imposant la grève du sexe.

Il ne s’agira pas d’une reconstitution historique. Même si les références sont assez précises et renvoient à la Grèce antique, l’esthétique sera contemporaine (avec des éléments rappelant les
costumes d’époque).

Musicalement aussi la mise en scène s’amusera à mêler les sonorités et rythmes d’aujourd’hui avec des éléments musicaux de la Grèce antique. Il y aura un travail très important de création vidéo. Les maris à la guerre, seront projetés et dialogueront avec leurs femmes en zoom. Sur le plateau il n’y aura qu’un acteur mâle (un vieillard représentant la tradition patriarcale qui vacille) et huit femmes.

Thierry Debroux est metteur en scène, auteur et scénariste. Il est directeur du Théâtre Royal du Parc et propose à son public des spectacles accessibles au plus grand nombre. Le divertissement n’empêche pas la remise en question du monde dans lequel nous vivons. Au contraire. Très souvent dans ses spectacles, la danse, le chant et le théâtre se mêlent.

« Très sensible au problème de l’inégalité du nombre de personnages masculins et féminins dans la littérature classique, j’avais très envie de mettre en scène une pièce qui fasse la part belle aux femmes.

Avec Lysistrata, je pouvais à la fois envisager une présence beaucoup plus importante de femmes dans la distribution mais aussi traiter d’un sujet on ne peut plus d’actualité. Quand je vois aujourd’hui toutes ces femmes iraniennes braver le pouvoir patriarcal, je suis ému par leur courage et leur détermination à changer les choses et je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec les athéniennes d’Aristophane, cherchant à faire cesser une guerre absurde.

J’aime parler de choses graves et fortes en y mêlant la notion fondamentale pour moi de divertissement. Aristophane aurait pu écrire « C’est un sujet si grave qu’il ne peut être traité
sérieusement ». Shakespeare et Molière n’ont pas fait autre chose, mêlant souvent le sublime et le burlesque.

Je cherche donc des comédiennes qui soient à l’aise à la fois avec un jeu très concret, très vrai… avec un travail de chœur chanté (pouvoir tenir une voix à côté de partenaires qui chantent autre chose) et aussi avec la comédie. »

Thierry Debroux

Le spectacle s’inspire librement de la comédie d’Aristophane datant d’il y a 2400 ans. C’est le metteur en scène qui signe l’adaptation. Il a écrit une vingtaine de pièces et adaptations et une dizaine de scénarios pour France 2.