Est-ce que vous saviez que nous sommes coincés dans une petite poche de l’Univers dont nous ne sortirons jamais ? Que même avec la technologie la plus futuriste, voire de science-fiction, nous ne sortirons jamais de cette bulle d’Univers ? Je ne sais pas vous, mais je me suis toujours dit que l’Univers était infini et que nous étions connectés à cet infini d’une certaine manière parce qu’on irait toujours plus loin ou en tout cas qu’on en avait la possibilité.
Je ne l’avais pas identifié avant d’y réfléchir, mais je pense qu’il y avait pour moi quelque chose de réconfortant à me dire : on va tous mourir, je vais mourir, mais l’Humanité et l’Univers sont potentiellement immortels et infinis.
Or les étoiles meurent plus qu’elles ne naissent et nous vivons dans une parcelle de l’Univers déterminée, finie, avec un certain nombre d’étoiles. 94% de l’Univers observable ne sera déjà plus jamais atteignable. Jamais.
Et la raison pour laquelle on peut quand même observer ces 94% dans le ciel, c’est que la lumière a beau être très rapide, elle met beaucoup de temps à traverser l’espace et qu’on reçoit en fait actuellement la lumière que ces astres émettaient lorsqu’ils étaient bien plus proches de nous. On reçoit un souvenir de ces astres et de leurs positions.
Ce que ça veut aussi dire, c’est que progressivement le ciel va s’éteindre et qu’on n’y verra plus aucune étoile. Ce que ça veut aussi dire, c’est que progressivement le ciel va s’éteindre et qu’on n’y verra plus aucune étoile. Une civilisation qui apparaitrait à ce moment-là, n’aurait aucun moyen de comprendre d’où elle vient, et penserait que l’Univers est statique et fini et qu’au- delà, se trouve un vide absolu.
La morale c’est que l’Univers est en fait peut-être infini, mais que nous ne le sommes pas. Nous vivons dans un espace qui ne cesse de se restreindre, et où la lumière ne va cesser de diminuer. Il y a 3 nouvelles étoiles par an dans notre galaxie, et nous perdons 60000 étoiles par seconde dans le ciel.
La dramaturgie du ciel est vraiment sans pitié. C’est un peu l’ultime rideau qui se ferme. Je crois que j’aurais aimé pouvoir me tourner vers les étoiles et me dire que la vie avait beau être merdique, on pourrait toujours avancer, qu’on habitait un terrain de jeu infini.
Mais le dézoom sur l’Univers est terrible. Au lieu de nous donner une échappatoire ou un rêve par rapport à notre condition, le dézoom élève notre finitude à l’échelle de loi cosmique. Le spectacle aborde la finitude de nos existences et de l’Univers tout entier. Comment trouver du sens dans de pareilles conditions ? Le seul possible semble être l’art et le jeu. L’art étant pour moi un jeu et le jeu, un art. C’est aussi encore et toujours un spectacle d’humour (l’humour que je considère aussi comme un jeu d’ailleurs). En fait tous ces mots – humour, jeu, art – sont pour moi presque des synonymes qui racontent LA FORCE DE VIE, face à l’adversité de la vie, face au vide.
N.B : Le spectacle ne parlera pas d’art, de jeu et d’humour par son contenu mais bien par sa forme.