Un groupe de quatre personnes, dont une vient à peine d’intégrer l’équipe, arrive dans un lieu qu’aucun.e ne semble connaitre. Iels découvrent un lieu étrange et délabré́ dont l’organisation est régie par un règlement de fonctionnement collectif pointilleux voire délirant. C’est un endroit assez mystérieux, dont le spectateur ne voit qu’une partie. En jouant avec le hors-champ, nous donnons à imaginer un lieu immense, quasiment infini.
Notre univers narratif se situe à mi-chemin entre des situations très concrètes, réalistes, de prises de décisions collectives, et le fantastique généré par un bâtiment qui semble animé d’une vie propre. Le groupe s’installe, se retrousse les manches pour tenter d’améliorer ce qui peut l’être et essaie de s’organiser. Pour ce faire, le groupe doit prendre une série de décisions, de type « qui fait quoi ? », débattues en direct et entraînant d’inévitables tensions, qui transparaissent malgré la bienveillance générale, se devinent dans les non-dits, les soupirs. Dans ce collectif, comme dans tant d’autres, si les objectifs sont partagés, les membres diffèrent par leurs valeurs, leurs méthodes ou leurs tempéraments.
En définitive, la bonne volonté du groupe sera mise à rude épreuve, celui-ci apprenant que le bâtiment qu’il occupe va finalement être démoli. On pensera à La Cerisaie de Tchekhov. Il y a évidemment de la mélancolie dans tout ça, et aussi de l’espoir : qu’est-ce qui peut perdurer, voire naître, malgré la destruction? À travers ce lieu délabré voué à la démolition, nous créons un parallèle avec notre planète, un monde menacé devant faire face à de grands bouleversements. Nos personnages avancent coûte que coûte vers leur objectif, se débattant pour continuer à faire émerger la vie sous les débris, faisant ainsi ressortir la beauté et la force des échanges interhumains.