La Bonne-âme du Se-Tchouan reconnue comme étant une des œuvres majeures du dramaturge allemand, a été écrite par Brecht entre 1938 et 1941 dans un contexte de bascule historique le forçant à l’exil, en Scandinavie puis aux Etats-Unis. Publiée en 1943 à Zurich, en plein avènement du fascisme en Europe, la pièce reflète ses préoccupations quant aux injustices sociales, à l’oppression et aux contradictions inhérentes au capitalisme.
C’est l’histoire d’une femme, Shen Té qui vit dans une contrée lointaine appelé le Se-Tchouan. Elle vend son corps pour subvenir à ses besoins. Un jour, trois dieux débarquent sur Terre à la recherche d’une bonne âme qui pourra les accueillir pour la nuit. Shen Té sera leur hôte. En échange de son hospitalité, les dieux la récompensent d’une belle somme d’argent et lui recommandent de persévérer dans sa bonté. Dès le lendemain, la jeune femme acquiert un débit de tabac. À peine installée, des voisins dans le besoin viennent frapper à sa porte pour lui réclamer l’aumône, le gîte et le couvert. Dans sa bonté, Shen Té accueille tout le monde. Très rapidement, ceux qui l’entourent tentent d’en tirer profit et de l’exploiter autant qu’ils le peuvent. Pour défendre ses intérêts et se protéger, la jeune femme va s’inventer un double : son cousin Shui Ta, homme de principe, intransigeant. Le jeune homme va remettre de l’ordre dans ses affaires et rendre l’entreprise florissante. Progressivement, il va inverser les rapports et exploiter à son tour le petit peuple qui l’entourent.
À la manière d’une parabole, la pièce brosse un portrait critique du monde contemporain et de ses dérives.
« La force des grands textes, c’est leur capacité à résonner avec toutes les époques. Celui de Brecht résonne avec la nôtre de manière vertigineuse. Il allie cette critique sociale et politique à une forme épique et ouvre un monde plein de mystères dans lesquels j’ai envie de me plonger. À la fois drôle et acide, ce conte offre un terrain de jeu magnifique, la possibilité de tisser théâtre et musique, et de proposer une scénographie spectaculaire. » Nora Granovsky
Nous travaillons à partir d’une nouvelle traduction de l’œuvre par Mathilde Sobottke. Le texte fera l’objet d’une nouvelle publication à L’Arche lors de sa création. Soutenus par le Théâtre du Nord – Centre Dramatique National des Hauts-de-France, par le Manège scène nationale de Maubeuge, La Maison des Arts du Léman de Thonon-les-Bains en coproduction et accueil en résidence, nous travaillons actuellement à la production et sommes en recherche de partenaires (coproduction et diffusion).