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Rencontre professionnelle avec Thibaut Wenger pour C’est la fête

En bref

Magali Mougel est partie à la rencontre de courti·è·re·s, de gestionnaires de patrimoine, d’élu·e·s, de travailleur·euse·s sociales, de psychanalystes, d’universitaires, d’hommes et de femmes inscrivant leur vie dans une forme de spiritualité, de parents, d’adolescent·e·s, pour enquêter sur les rapports qu’induisent et imposent don et dette entre les générations, et réfléchir à la possibilité de relations échappant à la dette, omniprésente aujourd’hui dans les discours politiques et économiques, sorte de spectre, puissante épée pendue au-dessus de nos têtes. Pour poursuivre ses travaux, elle cherchait une fiction universelle qui pourrait venir éclairer cette mise en crise de notre société. Suite à un échange avec Thibaut, Le Roi Lear lui est apparu comme la pierre de touche à partir de laquelle elle souhaitait travailler. Dans un geste palimpseste, elle cherchera à saisir la façon dont cette œuvre aujourd’hui nous regarde singulièrement, à faire de Lear et de son intrigue un outil critique pour analyser par le prisme d’une fiction l’histoire tragique qui nous lie au poids de la dette.

L’écriture de Ma dette est en cours.

En pratique

Répétitions :

3-7.3  Beubois, Orbey 6 jours 

25-30.3 Théâtre du peuple, Bussang  6 jours 

3-19.6  Equilibre Fribourg 15 jours

23-25.6 La Filature, Mulhouse 3 jours 

18-28.8 + 7-14.9 Théâtre Océan nord Bxl 16 jours

 

Représentations : 

15-26.9  Théâtre Océan nord Bxl  10 représentations (démontage le 28.9)

1.10  Théâtre de Haguenau  1 représentation (montage le 30.9) Option

8-10.10 La Filature, Mulhouse  3 représentations (montage les 6 et 7.10)

12.10 La Coupole, St-Louis 1 représentation (montage le 11.10)

15-16.10 Comédie de Colmar / Salle Europe 2 représentations (montage le 14.10) 

4-5-6.11 Nuithonie, Fribourg 3 représentations (montage le 3.11) 

A propos de

Formé à l’INSAS, il a fondé Premiers actes en 2008, aventure qui a un temps pris la forme d’un festival dans les Vosges alsaciennes avant de se poursuivre en compagnie, au sein de laquelle il met en scène La Mission de Müller, Lenz et Woyzeck de Büchner, L’Enfant froid, Pan et Ex de Marius von Mayenburg, Platonov et La Cerisaie de Tchekhov, Dors mon petit enfant de Jon Fosse, Combat de nègre et de chiens de Koltès, Une Maison de poupée et Un Ennemi du peuple d’Ibsen, L’Affaire de la rue de Lourcine de Labiche, La Seconde surprise de l’amour de Marivaux, Penthésilée et Kohlhaas de Kleist, et Détester tout le monde d’Adeline Rosenstein d’après l’Orestie d’Eschyle.

+ Vidéo de présentation du projet par Thibaut Wenger

Distribution

écriture Magali Mougel

mise en scène Thibaut Wenger

jeu Philippe Annoni, Nina Blanc, Lena Dia, Thierry Hellin, Geneviève Pasquier, Joséphine de Weck (en cours)

scénographie et costumes Maude Bovey, Claire Schirck

construction Le Râtelier

musique et sons Geoffrey Sorgius, Thomas Caillou

direction technique et régie plateau Olivier Rappo

lumières et assistanat Ijjou Ahoudig

administration Opus 89 Laetitia Albinati – Minuit pile

administration Premiers Actes Patrice Bonnafoux

 

Recherché :

  1. Rôle de Tomas (pour un acteur qui s’identifie comme homme) + cœur (narration qui se partage entre les personnes au plateau)
  2. Assistanat mise en scène (en tandem avec Ijjou Ahoudig)

 

Production Premiers actes & Opus89

Coproduction Equilibre-Nuithonie-Fribourg; La Filature, scène nationale de Mulhouse – Comédie de Colmar, CDN Grand Est Alsace – Espace 110, scène conventionnée d’Illzach – La Coupole à St-Louis dans le cadre de Scènes d’automne en Alsace ; Théâtre Océan nord, Bruxelles ; La Coop et Shelter prod. Avec le soutien du Gouvernement fédéral belge, de la Région Grand Est, de la COCOF (Fonds d’acteurs) et de la SPEDIDAM.

Note d'intention

Après avoir mené un projet de création avec Adeline Rosenstein, qui a réécrit pour nous et pour le jeune public l’Orestie d’Eschyle, et travaillé sur la question de la narration au théâtre dans Lenz de Büchner puis dans une adaptation de Michael Kohlhaas de Kleist, j’ai souhaité proposer à l’autrice Magali Mougel de travailler sur une création autour du Roi Lear, matrice qui rencontre certaines de ses préoccupations sur la question de la dette, et ouvre pour nous une nouvelle séquence liée à la transmission et au conflit de générations – thématiques qui après dix-huit spectacles viennent doucement à notre rencontre… L’écriture de Magali m’intéresse dans le travail que je mène avec les acteur·ices : je cherche de plus en plus d’autres moteurs que des enjeux liés aux situations. Dans ses dernières pièces, Magali me semble avant tout travailler sur la production du langage, de la parole… L’action scénique, la relation même entre les personnages, ce qui les réunit, ne vient pas tant d’un conflit que du récit qui se construit à plusieurs. Et pour avancer dans la pensée, le discours – le personnage – le verbe plus ou moins délibérément s’appuie sur une action qui peut être de l’ordre de l’association libre. Et parfois le dialogue indirect libre agit comme un fusible, et il y a des plongées, et on quitte alors le mode narratif pour le direct… Un petit peu comme si ce qu’on cherchait à mettre en jeu était le mouvement de l’écriture en elle-même. C’est d’ailleurs aussi le cas dans les dernières pièces de Shakespeare: ce qu’il nous invite à jouer, c’est ce qui est à l’intérieur, la matière même, le poème. Dans Lear, le vrai-faux et le faux-vrai, le théâtre en somme, n’est plus un sujet, comme il peut l’être dans Hamlet, dans le Songe…, c’est une expérience sensible, jusque dans le chaos de la lande où tout déraille…

Du Roi Lear, Magali ne retient que quelques fragments d’intrigue, des relations, des caractères pour s’intéresser à l’histoire d’une relation entre un père et sa fille, et à comment y survivre quand elle a été toxique. On y retrouve la figure d’un père problématique, il n’est pas roi mais boucher dans un village des Vosges, on le voit errer nu à l’aube dans les couloirs avant de partir aux abattoirs… Il a trois filles, Beatriz, Caroline et Elie la cadette, qui est au centre de cette fresque familiale. Elle est la mère de Denys, un jeune adolescent philosophe qu’elle a elle-même eu adolescente en couchant le soir de la mort de sa mère avec un garçon du village, et s’occupe aujourd’hui d’une ferme de plantes médicinales. A cette famille dysfonctionnelle viennent se greffer Réjane, qui était l’infirmière de la mère d’Elie et qui est depuis devenue la compagne du Père, et Tomas, son fils devenu le compagnon d’Elie.

On les suit sur une quinzaine d’années, dans des fragments qui jouent avec des allers-retours temporels, de la naissance de Denys à son adolescence, de 2010 à aujourd’hui, jusqu’à une étrange fête dans un refuge de montagne où le Père révèlera être atteint d’une maladie incurable qui le pousse à désosser des tables comme des carcasses d’animaux.

Les personnages sont comme des témoins, qui prennent souvent en charge la parole des autres, et il me semble que cela se joue sur deux voies, celle du personnage et celle du personnage que porte le personnage: on cherche comme l’empreinte, le souvenir de la scène qu’on a observée, comme une trace de cet instant… C’est un mobile délicat, cela demande aux acteur·ices une certaine douceur: c’est probablement avec de petites choses, des déclencheurs, que le récit ouvre des pistes dans l’imaginaire de celui qui écoute, qui regarde.

Avec nos préoccupations contemporaines, Lear nous pose des questions sur la libre disposition de ce dont on hérite, sur l’absolue nécessité de rembourser comme seul futur possible… Ce patriarche nous apparaît comme un boomer qui n’arrive pas à se retirer – génération dont nous sommes les héritiers. Nous emprunterons l’univers du spectacle à un monde qui nous est familier, une sorte de western provincial qui était déjà derrière les spectacles Combat de nègre et de chiens ou Un Ennemi du peuple.

L’espace socle sera la salle des fêtes du refuge de montagne où le Père convoque la petite assemblée – un espace liminal, désuet, trop vaste pour elle, que viendront habiter dans une forme de torsion spatio-temporelle des vestiges de la vie d’avant, des fragments d’autres espaces: on y retrouvera ainsi le phare que construit Denys – ou peut-être son vaisseau spatial, les plantes d’Elie, une carcasse de gibier… Une porte pourrait ouvrir sur la cuisine du pavillon 70-80 du Père, inspiré notamment de la série Home du photographe américain Larry Sultan, la table comme un bureau, des piles de papiers, une véranda… Les costumes joueront eux aussi, dans les couleurs, les matières, avec les allers-retours temporels qu’ils permettront de baliser.

Thierry Hellin, qui jouait Horn dans Combat de nègre et de chiens que j’ai mis en scène, jouera le Père, Geneviève Pasquier Réjane, sa compagne. Lena Dia sera Elie, la fille cadette, Nina Blanc et Joséphine de Weck ses soeurs, Beatriz et Caroline. Et Philippe Annoni, Denys, le fils d’Elie. Le rôle de Tomas n’est pas encore distribué.

La scénographie et les costumes seront co-signés par la fribourgeoise Maude Bovey et Claire Schirck, avec qui je collabore depuis une quinzaine d’années (le décor sera construit à Fribourg). Comme pour Un Ennemi du peuple, nous travaillerons avec des artistes et technicien·nes lié·es pour moitié à notre compagnie et pour moitié à l’ensemble Opus89, avec comme règle du jeu la rencontre entre nos univers.

Préparation de la rencontre

! CETTE RENCONTRE N’EST PAS ACCESSIBLE AUX JAC QUI TERMINENT LEUR ACCOMPAGNEMENT AU 31/12/25!

Rencontre professionnelle du 21 au 23 janvier à LaVallée (Rue Adolphe Lavallée 39, 1080 Bruxelles).

Présélection rôle : par vidéo à envoyer avant le 30/12 23:59 en lien YouTube / Drive public à rencontres@arts-sceniques.be

Consigne pour la vidéo : 1min de présentation env. & proposer une interprétation d’un extrait du texte (transmis par mail aux JAC)

Présélection assistanat : envoi d’une lettre de motivation par mail dans le délai d’inscription.

Possibilité de postuler aux deux !

 

 

Sélection assistanat : lettre de motivation ?

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’23, ’24 ou ’25 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de la rencontre et des dates de création.

3. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

4. Respecter la date de clôture des inscriptions le 30 décembre à 23:59

! CETTE RENCONTRE N’EST PAS ACCESSIBLE AUX JAC QUI TERMINENT LEUR ACCOMPAGNEMENT AU 31/12/25!