Théâtre sans paroles : quoi et pourquoi ?
Le choix d’un théâtre sans paroles a éclos et pris sens au fur et à mesure de nos projets. La richesse d’une écriture, reposant davantage sur les signes visuels que sur les mots, nous est apparue au fil de nos différentes créations. Aujourd’hui, ce type d’écriture non verbale est un choix nourri, une réelle démarche porteuse de sens. Fort.es de ces expériences, nous portons ce choix radical pour différentes raisons.
L’amputation du langage
L’amputation du langage, du vocable, se veut une provocation pour le.a spectateur.ice. Nous ébranlons ses habitudes pour l’emmener en terrain inconnu : celui des pulsions, des non-dits, des sensations, de la chair. Notre écriture théâtrale se veut être une expérience viscérale.
Créer un manque
Nous avons pu également constater le « manque » que l’absence de mots provoque dans le public. Paradoxalement, c’est également cette absence qui lui permet de prendre sa place, l’invitant à déployer un regard actif sur ce qui se joue devant lui. Le.a spectateur.ice doit entamer une sorte de dissection appropriative de ce qui se joue devant lui.elle. Iel est amené.e à mettre ses sens en éveil, son imaginaire en action. Mais aussi, et surtout, son esprit critique.
Le travail d’écriture
Après avoir arrêté nos choix autour d’une thématique, nous passons à l’écriture à la table durant laquelle notre objectif est d’aboutir à un scénario qui à une longue didascalie détaillée d’actions et d’enjeux. Les gestes, les actes constituent les « dialogues ». Pour arriver à ce scénario et en fonction des questions dramaturgiques soulevées en amont du projet avec notre scénariste, Thomas van Zuylen, nous commençons par définir un lieu, une galerie de personnages et une intrigue. Au final, nous aboutissons à un scénario détaillé sur lequel nous pouvons nous appuyer pour mener au plateau la mise en forme des enjeux dramaturgiques et théâtraux.