Résidence croisée pour Histoires courtes mais vraies… au Corridor

Histoires courtes mais vraies…, un projet porté par Dominique Roodthooft et le CORRIDOR.

Histoires courtes mes vraies… ce sont des soirées-spectacles où l’art et la vie se croisent et se rencontrent. À partir de la réalisation d’une série de six portraits théâtraux et vidéos, ponctués de musique, nous allons construire une véritable fête entre des artistes d’une ville et ses habitant·e·s. Il s’agira de rencontrer le plus profondément possible six habitant·e·s du quartier Nord de Liège, de recueillir et de filmer des bribes de leur histoire. Les portraits vidéos sont retranscrits puis transmis à des artistes (6 duos de metteur·e·s en scène et acteur·ice·s) qui auront 3 jours pour faire une mise en scène de cette matière, devenue texte de théâtre. 

Le grand intérêt dans ce dispositif, c’est que les artistes ignorent tout de l’auteur·ice de la parole jusqu’à la soirée de représentation. Comme les habitant·e·s interrogé·e·s ignorent tout du passage choisi et du traitement que les artistes ont réservé à leurs mots. Et c’est lors de la première que chacun·e (le citoyen témoin, l’artiste créateur et le public) pourra découvrir le résultat du portrait réel filmé ainsi que le portrait théâtralisé. Tout cela conduira à une sorte de soirée-cabaret où suspense, attente joyeuse, surprise, choc des rencontres, rires, musique et émotions seront de mise. Où le public non initié pourra comprendre, dans la joie, l’impact de l’art sur le réel. Et par là même en découvrir son intérêt.

Raconter des histoires humaines, sensibles par le biais de la vidéo et du théâtre pour réunir des voisin·e·s, des ami·e·s, des artistes, des inconnu·e·s : c’est à ce voyage surprise entre le vrai et le fictif que le public est convié.

Histoires courtes mais vraies… est né d’un concept inventé par Georges Buisson et Alain Grasset en 1984. Ce projet a longtemps voyagé en France avant d’arriver en 2001 à Bruxelles où il est présenté aux Halles de Schaerbeek dans le cadre du festival Place publique.

C’est à cette occasion que Dominique Roodthooft y participe en tant que metteuse en scène. Elle en garde un souvenir très émouvant et très joyeux, une véritable fête autour de rencontres entre l’art et la vie, entre des artistes d’une ville et ses habitant·e·s. 

Les règles du jeu sont simples: 6 habitant·e·s se confient à la caméra. Leurs paroles sont retranscrites mot pour mot et deviennent textes de théâtre. 6 duos metteur·euse·s en scène et acteur·ice·s se voient attribuer un texte par tirage au sort. Les artistes ont 3 jours pour créer une scène de théâtre à partir de leur texte sans rien savoir de qui se cache derrière celui-ci. Le public, les personnes interviewées et les artistes se réunissent ensuite pour un moment convivial où chacun·e aura le plaisir de découvrir qui se cache derrière chaque saynète dans un spectacle où alternent théâtre, vidéo et musique live.

Le CORRIDOR et son équipe souhaitent répéter et réinventer l’expérience à Liège, notamment à partir du quartier Saint-Léonard dans lequel le lieu est implanté. 

Voilà maintenant 3 ans que le CORRIDOR s’attèle à la mise en œuvre de ce projet. L’enthousiasme et les retombées positives suscitées par les 3 premières éditions, nous conduisent à nous lancer pour la quatrième.

Parce qu’Histoires courtes mais vraies…, c’est :

• reconnecter la vie à l’art. Initier la population à l’acte artistique et à la reconnaissance de ses bénéfices. Le public est invité à une approche du processus de création théâtrale et à prendre conscience de la nature vivante du théâtre, en ce sens qu’il est l’expression de la vie elle-même et n’en est pas séparé.
• Créer une rencontre et une solidarité entre artistes, une émulation entre les 12 créateur·ice·s, urgente et chaleureuse, surprenante et sympathique qui fait place à la solidarité et non à la concurrence.
• Faire l’éloge de l’altérité. Les récits recueillis viennent de personnes de tout âge, de toute condition, de toute origine et représentent la plus grande diversité possible. Des histoires humaines, sensibles, touchantes, racontées en public et théâtralisées réunissant des voisin·e·s, des ami·e·s, des artistes, connu·e·s et inconnu·e·s, jeunes et moins jeunes, novices ou expérimenté·e·s.
• Situer une expérience locale dans le devenir collectif. Nous mettrons beaucoup de soin à faire ressortir des paroles et destins particuliers qui rejoignent celui de la communauté. Donner la parole aux habitant·e·s, c’est écouter leur vie et la respecter, remodeler ces mémoires, extraire le sensible et l’énergie vitale de ces personnes, de ces rencontres du quotidien : le langage poétique inventé aura pour but de valoriser notre belle humanité. Ni cynisme, ni dénonciation, ni manipulation ne seront de mise pour ce projet (par respect pour les habitant·e·s qui se seront engagé·e·s à témoigner).
• Valoriser et faire connaître les talents des artistes participant·e·s.