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… Comme un poisson sans bicyclette

Virginie Thirion

En bref

“Peut-être partageons-nous des histoires comme des explorateurs partagent des cartes, dans l’espoir d’accélérer nos voyages respectifs, tout en sachant que... Lire l'article

Description du projet

Si je devais présenter ce projet grâce à une citation, je choisirais celle-ci :

“Peut-être partageons-nous des histoires comme des explorateurs partagent des cartes, dans l’espoir d’accélérer nos voyages respectifs, tout en sachant que celui que nous ferons sera unique” – Gloria Steinem, Une Révolution Intérieure

Du point de vue des histoires, en ce qui me concerne, tout part d’un constat et d’une foule de questions

Le constat : née de père inconnu, orpheline dès 3 ans, ma mère ne nous a pas raconté, à ma soeur et à moi, la même histoire concernant son père et sa mère.

S’ensuit la foule de questions, et des hypothèses en masse.

Ma mère ne m’aidera pas : elle est morte.

J’ai la sensation qu’il y a là-derrière quelque chose qui dépasse ma petite histoire personnelle, et j’ai l’envie de partager cette chose encore à découvrir.

J’explore, je m’interroge, j’écris… je m’y perds. C’est trop pour une seule femme. 

Je fais alors appel à des acteurices dont j’apprécie l’intelligence, les qualités de jeu et le rapport au théâtre. J’ai déjà travaillé avec certain.e.s. Pour la majorité, c’est une découverte. J’avais envie de cette rencontre, d’être à l’écoute de leur intelligences et sensibilité. Ensemble, nous cheminons dans la matière, nous en creusons, nous en inventons la théâtralité. En trois étapes, permettant à chaque fois d’affiner le propos, d’en travailler la résonnance avec l’actualité, d’en préciser la forme. En restant fidèle au postulat de départ : un groupe d’acteurices s’emparant d’une matière, s’interrogeant ensemble, dessinant ensemble l’espace nécessaire à l’exercice de leur réflexion. 

Des parties chorales alternent avec des scènes au sens plus classique du terme, les adresses publiques sont nombreuses….

Et voilà, nous y sommes : ”Comme un poisson sans bicyclette”, inspiré du slogan féministe : ”Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette”.



En pratique

2 JAC (Jeunes Artistes du Centre des Arts scéniques) sont recherché.e.s pour « … Comme un poisson sans bicyclette »:

–  1 poste (sûr) : assistanat à la mise en scène
–  1 poste (éventuel) : costumes.

La date de la rencontre :

du 18 au 21 septembre 2023 

– Premier tour lundi 18 ou mardi 19 septembre 2023. Vous recevrez un créneau de 20 à 30 minutes avec Virginie Thirion pour lui présenter votre préparation. Quand vous indiquez vos disponibilités, merci de vous libérez une journée entière… Si vraiment pas possible, merci de mettre en commentaire vos préférences!

– Deuxième tour mercredi 20 septembre 2023 et éventuellement jeudi 21 septembre.

Les dates et lieu de répétitions :

– du 18 décembre au 23 décembre 2023 au Théâtre Océan Nord, Bruxelles

– du 2 janvier au 29 Janvier 2024 au Théâtre Océan Nord, Bruxelles

Les dates et lieux de représentations :

– représentations du 30 janvier au 10 février – Théâtre Océan Nord

! Dates souples pour l’assistant.e scénographie/costumes !

 

 







A propos de Virginie Thirion

Porteuse du projet : « … comme un poisson sans bicyclette » (qui s’est appelé précédemment «  les clés du château »).

Autrice des textes présents dans le futur spectacle. En ce qui concerne la « mise en scène », elle se considère plutôt comme meneuse d’une équipe de création.

Elle mène de front, depuis les années 2000, ses activités d’autrice, de metteuse en scène et de pédagogue. 

Le premier spectacle qu’elle a réalisé était une réécriture de Médée (Zéphira. Les pieds dans la poussière). Le silence, toujours plus important, de la mère lors de son procès pour avoir pendu ses deux enfants, l’avait interpellée, intriguée, dérangée.

Le spectacle le plus récent qu’elle a réalisé racontait l’histoire de trois soeurs qui, face à la pauvreté, sont prêtes à tout (et à n’importe quoi) pour assurer leur prochain repas (Un pied dans le paradis). 

De manière générale, la colère, la stupéfaction, l’incompréhension, la volonté de comprendre sont ses moteurs d’écriture et de mise en scène. Même si elle revendique et assume vouloir le faire de façon légère et distanciée. 

Ses moteurs d’écriture sont le(s) fruit(s) de sa confrontation avec ce qui l’entoure, avec son expérience de vie, son rapport au monde. C’est probablement pourquoi, en tant que metteuse en scène, c’est le répertoire contemporain qui l’attire. En dehors de ses propres textes, elle a mis en scène des textes de Stanislas Cotton, Jean-Marie Piemme, Isabelle Dumont, Patrick Ourednik, pour les plus connus. Si elle s’intéresse – et défend – les auteurs contemporains, c’est certainement parce qu’ils lui permettent un abord du travail théâtral cohérent avec la conception qu’elle s’est forgée d’un spectacle résolument vivant : un théâtre qui ne cherche pas à faire oublier où nous sommes, mais qui s’appuie sur la réalité et la matérialité de la scène, du plateau, spectateur.ice.s compris.e.s. 

La part de son activité liée à la pédagogie n’est pas négligeable puisqu’elle est titulaire d’un temps plein à l’INSAS.

Quotidiennement, elle interroge, avec les jeunes artistes, ce que veut dire, aujourd’hui, écrire pour le théâtre, mettre en scène, jouer. Ces questions influencent ses choix d’écriture et de création. Ils ne sont pas étrangers au projet qu’elle défend aujourd’hui, questionnant les notions de responsabilité, liberté de choix, condition féminine, et à la façon dont elle envisage sa mise au plateau.





Portrait du site web de Virginie Thirion

Distribution

En collaboration avec: Caroline Berliner,Coraline Clément, Émilie Flamant, Arthur Marbaix, Louis Marbaix, Anne Romain, Jean-Gabriel, Vidal-Vandroy et Loli Warin

Projet Lauréat de la Bourse Autrices Grandes Scènes 2021 SACD – Ministère de la culture et des Droits des Femmes de la Fédération Wallonie Bruxelles en partenariat avec le Théâtre Océan Nord, le Théâtre le Public, le Théâtre Royal du Parc et le Théâtre de Liège. En co-production avec le Théâtre Océan Nord. Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Administration générale de la Culture, Service général de la création artistique, Direction du Théâtre, du Tax Shelter.

 

 

Note d'intention

Courant 2019, j’ai commencé à poser les bases d’un projet d’écriture et de spectacle, inspirés et motivés par mon histoire familiale, du côté maternel. Les trajets de vie de mon arrière grand mère, de ma grand mère et de ma mère sont singuliers, pour ne pas dire compliqués, secrets, traumatiques. Est venu le moment où, ma soeur et moi, nous nous sommes rendu compte que ma mère, orpheline depuis toujours, ne nous avait pas du tout livré la même version de son histoire supposée. Sa mort ne nous a pas permis de démêler le vrai du faux. Ne connaissant qu’une version, je la tenais pour vraie. L’existence d’une autre version m’a amenée à douter de la véracité des deux…Et à multiplier les hypothèses. Autant dire une invitation à déployer toute une série de fictions possibles.

Le 9 mars 2020, les murs de l’Insas, où je suis pédagogue, ont résonné de partages et de récits de féminitudes d’étudiantes dans les Écoles Supérieures Artistiques. J’ai eu certaines de ces étudiantes en cours les jours qui ont suivi. J’ai pu mesurer leur ébranlement, leur(s) colère(s). Stupeur et choc. 

Électrochoc, en ce qui me concerne, quand je me suis rendu compte que je ne pouvais pas les aider, qu’elles ne voulaient pas que je les aide, car, pour ces étudiantes, mais aussi pour les étudiants, je fais partie de la masse de celleux qui leur ont livré ce monde qu’iels rejettent et dont iels ne veulent plus. 

Je ne m’attendais pas à être désignée comme complice. J’en suis restée perplexe. Que faire?

J’ai senti que tenter de “réparer”, serait perçu comme une tentative de justification, une tentative d’effacer, et donc, d’une certaine manière, d’entériner un état de fait.

C’est là que résidait ma complicité. 

Par contre, en tant que pédagogue, en tant que femme résolument et volontairement solidaire des femmes de tous âges, je me suis sentie sommée de “faire quelque chose”.

Mais quoi?

En tant qu’artiste, je me suis donné la volonté de réfléchir à comment “préparer”. Préparer quoi? Le futur des jeunes femmes.

Comment?

Et pourquoi est-ce que je me retrouvais dans cet état là?

D’où est-ce que ça pouvait bien venir?

De mon histoire familiale?

Les femmes de ma famille, de l’orpheline, à celle qui a été violée, à celle qui a été patronne de bordel, ont-elles été complices de ce qui a fait d’elle des victimes? Et si oui, comment?

J’ai commencé à en parler autour de moi. J’ai pu constater à quel point ces destinées que j’avais toujours estimées exceptionnelles dans leur malchance, ne l’étaient pas. Et j’ai eu envie de retracer, re-baliser ce trajet, suivant chronologiquement celui du XXième siècle.

J’ai voulu que la destinée des femmes de ma famille soit l’écho, l’amplification, de nombre de destinées, comme elles rendues invisibles par l’histoire, du peu de place laissée aux femmes. Redonner un peu de visibilité à ces invisibles, dans l’espoir que, une fois visibles, d’autres puissent s’y reconnaître, et trouver dans ces reflets, dans ces images, dans ces portraits, les traits de celles dont elles sont issues, qu’elles se redonnent une filiation et un droit d’existence, une forme de légitimité.

Cette impulsion m’a amenée à conduire trois laboratoires de recherche :

– en novembre 2020, deux semaines : rencontre dans le travail, échanges sur base de la matière proposée.

– en octobre 2021, trois semaines : trois acteur.ice.s en moins, nous avons posé les bases d’une possible esquisse de spectacle. Présentation de l’étape de travail qui nous a permis de poser les bases d’un partenariat avec le Théâtre Océan Nord.

– en janvier 2022 : deux semaines au Théâtre Océan Nord. Présentation de sortie de résidence. Nous avons affermi les bases du spectacle, sa possible structure.





Préparation de la rencontre

Poste(s) recherché(s) :
– 1 poste (sûr) : assistanat à la mise en scène
– 1 poste (éventuel) : costumes.
Capacitées recherchées :
– capacité d’organisation (réalisation de planning…)
– capacités pratiques et/ou diplomatiques : pouvoir être un.e intermédiaire entre le théâtre et la mise en scène, entre la mise en scène et les acteurices.
– capacité d’écoute et de prise en compte des avis d’autrui.
– capacité de propositions artistiques, au poste d’assistant.e à la mise en scène comme au poste costumes.
Préparation premier tour :
Vous choisissez un extrait de l’un des deux textes ci-dessous. Le premier texte est un texte qui a inspiré Virginie pour ce projet. Le deuxième texte est une première version du texte pour le spectacle « …comme un poisson sans bicyclette ». À partir de votre extrait choisi, vous choisissez un casting et faites une proposition de mise en scène/mise en jeu, et (éventuellement) une proposition de costume pour le casting. Chaque projet sera présenté au groupe grâce aux moyens jugés pertinents par le/la candidat.e. S’ensuivra une discussion.
! En vous inscrivant à cette rencontre vous signez une clause qui vous interdit de partager ces textes en dehors du contexte de la rencontre. Ce sont des textes protégés et/ou encore en cours d’écriture. Merci de votre discrétion !
Deuxième tour
Chaque candidat.e travaillera sur un autre extrait de texte. En groupe, chacun.e sera tour à tour :
– responsable d’une proposition sur un extrait, et dirigera les autres membres de son groupe
– au service/sous la direction d’un.e autre candidat.e sur son projet.
Pour le deuxième tour une disponibilité d’une journée entière est demandée. Le deuxième tour se déroulera à partir de mercredi 20 septembre, éventuellement sur plusieurs jours suivant le nombre d’inscriptions.

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’20, ’21, ’22 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de travail (rencontre, répétitions et représentations)

3. Arriver à l’heure

4. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

5. Respecter la date de clôture des inscriptions

Clôture des inscriptions le dimanche 10 septembre 2023 à minuit

Lieu de la rencontre

18 rue Kessels, 1030 Schaerbeek
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