Si je devais présenter ce projet grâce à une citation, je choisirais celle-ci :
“Peut-être partageons-nous des histoires comme des explorateurs partagent des cartes, dans l’espoir d’accélérer nos voyages respectifs, tout en sachant que celui que nous ferons sera unique” – Gloria Steinem, Une Révolution Intérieure
Du point de vue des histoires, en ce qui me concerne, tout part d’un constat et d’une foule de questions
Le constat : née de père inconnu, orpheline dès 3 ans, ma mère ne nous a pas raconté, à ma soeur et à moi, la même histoire concernant son père et sa mère.
S’ensuit la foule de questions, et des hypothèses en masse.
Ma mère ne m’aidera pas : elle est morte.
J’ai la sensation qu’il y a là-derrière quelque chose qui dépasse ma petite histoire personnelle, et j’ai l’envie de partager cette chose encore à découvrir.
J’explore, je m’interroge, j’écris… je m’y perds. C’est trop pour une seule femme.
Je fais alors appel à des acteurices dont j’apprécie l’intelligence, les qualités de jeu et le rapport au théâtre. J’ai déjà travaillé avec certain.e.s. Pour la majorité, c’est une découverte. J’avais envie de cette rencontre, d’être à l’écoute de leur intelligences et sensibilité. Ensemble, nous cheminons dans la matière, nous en creusons, nous en inventons la théâtralité. En trois étapes, permettant à chaque fois d’affiner le propos, d’en travailler la résonnance avec l’actualité, d’en préciser la forme. En restant fidèle au postulat de départ : un groupe d’acteurices s’emparant d’une matière, s’interrogeant ensemble, dessinant ensemble l’espace nécessaire à l’exercice de leur réflexion.
Des parties chorales alternent avec des scènes au sens plus classique du terme, les adresses publiques sont nombreuses….
Et voilà, nous y sommes : ”Comme un poisson sans bicyclette”, inspiré du slogan féministe : ”Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette”.