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Marshmallow

Martin Goossens

En bref

Catherine Daele et Martin Goossens explorent la résilience par l’imaginaire. Une création jeune public qui mêle théâtre de marionnettes et... Lire l'article

A trois, la vie s’écoule tranquille avec un goût bon et sucré

Billie, 7 ans, est un petit frère en chef, un capitaine du caporal du commandant de navire !  Il regorge d’idées pour rigoler la vie avec Luca, son frère aîné.

Luca est un peu tordu. On pourrait même dire, très mal fichu. Normal, c’est Pélicloche qui l’a déposé. Un pélican, c’est plus maladroit qu’une cigogne, ça n’a pas l’élégance de livrer de jolis paniers.

A trois, la vie s’écoule tranquille avec un goût bon et sucré.

Jusqu’au jour où les parents, épuisés de dix ans d’un trop grand bébé, envoient Luca dans une maison de soins où rôde le géant collectionneur d’enfants. Tout prend feu dans la tête de Billie. Faire partir Marshmallow ? Les séparer ? Coup d’épée, coup d’épée, coup d’épée ! Faut que quelqu’un fasse quelque chose ! Coup d’épée coup d’épée coup d’épée !

Avec le fidèle Pélicloche, Billie décide de partir à la rencontre du géant. Pour le terrasser.

 

Le pari de Marshmallow pour toucher un public d’enfants dès 6 ou 7 ans, c’est d’emprunter au monde de la fable pour aborder ces questionnements profonds et de considérer que l’émotion est première : qu’elle parvient à mettre en mouvement l’intériorité de chaque spectateur·rice pour qu’une mise en mouvement de la pensée puisse également être déclenchée.

Le recours à un univers proche de la fable, à un univers symbolique, permet – notamment aux plus jeunes – de découvrir le pouvoir évocateur du conte dans ses multiples niveaux de sens : réflexions sur l’amour fraternel, la détermination, le courage, …

Une épopée, c’est un récit qui se veut une suite d’actions extraordinaires, merveilleuses, étonnantes ou héroïques. Marshmallow se veut l’épopée de Billie pour aimer bien, vivre bien, avec son frère Luca.

Un mot sur les personnages de la pièce

Billie : 7 ans. Il insuffle à l’histoire le registre d’émotion et la qualité de clairvoyance propre à l’enfance. A son âge, tous les filtres ne sont pas encore en place, les normes pas encore toutes fixées.  Et il y a des rebuffades de vie que l’enfance parvient à traverser grâce à une pensée plus « magique ».

Pélicloche : pélican mal foutu qui aurait rêvé d’être une cigogne. Il fait écho par sa maladresse et son inélégance à la différence de Luca, telle qu’elle est perçue par Billie. Mais il est aussi l’ami imaginaire, un ami rêvé surgit d’un ailleurs pour briser la solitude du personnage principal. Convoquer un ami imaginaire est un phénomène courant dans la vie des jeunes enfants. Loin d’être inquiétante, l’apparition d’un tel ami est un signe d’imagination et de créativité. C’est une manière pour les enfants d’apprivoiser les moments de solitude. L’ami imaginaire naît de ce besoin essentiel d’avoir toujours un autre en face de soi et de pouvoir y trouver un soutien. Cet ami imaginaire, c’est un autre et un double en même temps, un mélange de soi et de l’autre. Pélicloche est tantôt adjuvant, tantôt souffre-douleur. Il est aussi le révélateur d’un besoin d’agir du personnage principal. Pour ne pas subir.

Des images inspirantes

En pratique

Audition du 7 au 11 septembre 2020 au KJbi : Rue Kessels 18 à 1030 Schaerbeek.
Premier tour : du 7 au 8 septembre 2020. Passage d’1h30 en groupe de 4 personnes maximum
Deuxième tour : mercredi 09, jeudi 10 et vendredi 11 septembre de 9 à 18h.

Répétitions  (présence obligatoire sur toutes les dates) :
05-oct.-20 -> 16-oct.-20
14-déc.-20 -> 23-déc.-20
04-janv.-21 -> 08-janv.-21
11-janv.-21 -> 15-janv.-21
01-mars-21-> 12-mars-21
05-avr.-21 -> 09-avr.-21
10-avr.-21 -> 15-avr.-21
Avant-premières au Centre culturel de Liège, les Chiroux, du 17 au 20 mai 2021.
10-août-21 -> 16-août-21

Premières aux Rencontres de Théâtre Jeunes Publics entre le 17 et le 24 août 2021

Tournée prévue : saisons 2020-2021 / 2021-2022 / 2022 – 2023. (Périodes à définir.)
Les spectacles du Zététique Théâtre se jouent en décentralisation en Fédération Wallonie-Bruxelles principalement, elle est possible dans d’autres pays francophones.

A propos de Martin Goossens

Depuis ma sortie de l’IAD en 2011, mon parcours est partagé entre la mise en scène, le jeu d’acteur et la manipulation de marionnette. Je consacre les premières années de ma vie professionnelle sur les planches avec le collectif Arbatache dans des créations aussi diverses et variées que Hôtel Europa de Goran Stephanoski mise en scène par Sylvie De Braekeleer, Aura Popularis de Dominique Breda mis en scène par Emmanuel Deconninck et Sweet Home écrit et mis en scène par le collectif lui-même. Durant ces premières années, je tourne avec Chatroom d’Enda Walsh, mis en scène par Sylvie de Braekeleer et Contrôle d’identité sous la direction d’Ilyas Mettioui. Parallèlement, l’envie de faire du théâtre Jeune public se fait sentir. C’est pourquoi, je décide de créer la compagnie Domya et de mettre en scène mon premier spectacle de marionnette : Le Passeur. Des années plus tard, j’écris ma première pièce de théâtre Bye Bye Bongo, un spectacle musical à partir de 12 ans que je mets en scène et qui rencontre un véritable succès aux Rencontres de Huy. De plus en plus amoureux du théâtre Jeune Public, j’ai collaboré en tant que marionnettiste à 2H14 de David Paquet mis en scène par Manon Coppée pour la compagnie La p’tite Canaille.

Martin Goossens

Distribution

Texte : Catherine Daele
Mise en scène : Martin Goossens
Musique : Maxime Van Eerdewegh
Avec : Distribution en cours.
Costumes et scénographie : Camille Collin
Marionnette : Iris Christidi
Lumières : Julien Legros

Avec le soutien du Centre des Arts scéniques, Wolubilis, Quai 41, les Chiroux, le Centre culturel de Liège, le Centre culturel d’Eghezée, le Centre Culturel de Namur, L’Espace Columban, le Rideau de Bruxelles (Catherine Daele, lauréate 19/20 de la bourse Claude Etienne).

Note d'intention

Il faut raconter des histoires aux enfants. Et le théâtre a cette force supplémentaire de leur transmettre des histoires augmentées, avec ce supplément de chair et d’os.

Les protagonistes qui attirent toute notre attention sont positifs et résistants. Ce sont des enfants qui par les outils que sont leurs jeux et leur imaginaire, développent des parades, tantôt ingénieuses, tantôt impertinentes, pour surmonter, pour transformer, pour prendre la main. Ou parfois tout simplement pour être et pour grandir.

Une autre marque de fabrique de nos créations ? Des thématiques sensibles. Ainsi en va-t-il de Marshmallow, qui aborde par son histoire un processus de résilience par l’imagination, comme il en allait déjà du précédent texte de Catherine Daele pour l’enfance, Le Chant de la Baleine qui, lui, abordait le thème du deuil.

Aujourd’hui encore, l’orientation originelle de la compagnie demeure : on peut parler de tout à condition d’inventer une théâtralité adaptée à chaque âge.

L’histoire de Marshmallow se fonde sur un sentiment d’impuissance, celle de Billie à « réparer » Luca, son frère handicapé. L’enfant entame alors un voyage épique qui lui permettra de déplacer le regard, et surement de rebondir.

La situation du personnage est difficile mais le ton est souvent joyeux. Des pépites d’amour et d’humour surgissent. Le personnage de Pélicloche, le pélican, ami imaginaire de l’enfant, apporte une drôlerie.

L’univers du conte, le merveilleux, se situent à deux pas du réel. C’est la lucidité teintée de naïveté et de vivacité de Billie qui opère la basculement magique d’un monde à l’autre. Pour réparer autrement.

Comment surmonter les tragédies qui nous adviennent ? Comment donner un sens à ce qui arrive, que nous voudrions changer sans réellement le pouvoir ? Ce sont là les questionnements qui ont mis en mouvement l’écriture de l’auteure :

« Si dans la réalité il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas se battre, si certaines réalités ne peuvent changer, on a le pouvoir de changer grâce à l’imaginaire, au travail psychique. Ce n’est pas la réalité qu’on change c’est son propre regard, ses propres interprétations, c’est soi-même. Lorsqu’on a pu traverser ses colères et ses tristesses. L’imagination et la créativité sont des forces qui pourront nous porter et nous aider à devenir celui ou celle que l’on souhaite devenir. J’imagine qu’en grandissant et grâce à son expérience d’enfant, Billie une fois adulte, deviendra quelqu’un qui s’occupera de réparer les vivants. » Catherine Daele.

 

L’écriture bougera surement une fois le texte confronté au plateau. La marionnette imposera avec sa technicité son propre rythme à l’histoire et aux mots qui la portent. La rencontre avec les artistes pourra également faire évoluer la matière artistique. C’est un état d’esprit recherché au Zet qui a la volonté de faire théâtre en « compagnie » : qu’un foisonnement de sensibilités se rassemblent autour d’un projet-poème : Il y a un capital artistique qui se constitue avec les personnes. […] C’est en cela qu’ils ne sont pas seulement des interprètes, qu’on peut parler d’un échange, de quelque chose de l’ordre du collectif. (Joël Pommerat).

Le point de vue du metteur en scène

J’aime aborder un projet en posant la question du « comment ». Selon moi, il est essentiel (surtout en jeune public) de traiter la forme avec autant d’importance que le fond. Ils sont intimement liés. L’impact du vivant permet d’accrocher un·e spectateur·rice dont l’attention et la concentration peuvent parfois s’égarer plus facilement. J’accorde une importance particulière à mélanger les disciplines et tente un maximum de proposer aux enfants – pour qui il s’agit parfois de la première expérience théâtrale – un spectacle original, quelque chose de l’ordre de l’extraordinaire que j’aurais aimé voir étant petit.

Ici, la proposition du Zététique de travailler à partir d’une marionnette de pélican mal foutu/ami imaginaire m’a semblé être quelque chose de jamais vu. Pour ce projet spécifique, il était important pour moi de faire fabriquer une marionnette de pélican très réaliste. Ainsi, le·la jeune spectateur·rice se placera directement dans la perspective de Billie et permettra de s’y identifier. En effet, la marionnette a ceci de magique qu’elle parvient à nous faire croire à un univers très éloigné tout en nous rapprochant de celui-ci par sa force de persuasion. Peu importe l’âge du·de la spectateur·rice, une marionnette bien construite et bien manipulée nous emmène dans un univers qui nous dépasse et peut nous bouleverser.

Du point de vue formel, la marionnette permet également un tas d’explorations variées tant en jeu que sur le plan esthétique que le théâtre de chair et d’os ne permet pas toujours. Il s’agit d’une forme de Théâtre avoué. Le·la spectateur·rice fait le pari d’y croire et à partir de là, tout est possible.

La musique jouera un rôle également essentiel. Composée par Maxime Van Eerdewegh, elle se caractérise par une grande sensibilité. J’ai hâte d’entremêler ses deux disciplines qui apportent tant de vivant à l’art de la scène.

Le processus aussi important que le résultat

En tant que metteur en scène, je me retrouve pleinement dans la démarche du Zététique. Selon moi, le processus artistique de création dans sa dimension humaine est très important. Je considère cette période comme une rencontre entre des artistes singulier·ères dont la personnalité humaine et artistique influencera directement le résultat final. C’est dans cette optique que j’accorde une importance au respect, à l’écoute et à la convivialité. C’est également dans cet état d’esprit que j’envisage la rencontre avec toustes les artistes participants à l’audition.

Catherine Daele

Préparation de la rencontre

Un rôle est ouvert aux membres du Centre des Arts scéniques.

Le rôle de Billie n’est pas genré. Il pourrait être tenu par un jeune homme ou une jeune femme.
C’est une position de jeu délicate que d’interpréter un enfant. Pour nous, il ne s’agit pas tant de construire, de composer, mais plutôt de tendre vers un état, en fidélité à la vie intérieure du personnage, à son trajet émotionnel, en toute sincérité.

Le comédien ou la comédienne doit aussi chanter – pouvoir chanter a capella, avoir le sens du rythme et l’oreille musicale, pour interagir avec un musicien en direct.

Le comédien ou la comédienne, s’il n’en pas encore la pratique, doit avoir envie de découvrir le travail avec la marionnette car la marionnette de Pélicloche pourra à certains moments du spectacle être manipulée à deux (avec son manipulateur principal).

Si vous participez à l’audition, pour le rôle de Pélicloche, organisée par le Zététique au mois d’août : cela ne vous empêche pas vous inscrire à celle-ci puisqu’elle porte sur un autre rôle, celui de Billie.

A préparer

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’17, ’18, ’19 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de travail (répétitions et représentations)

3. Être libre toute la durée de l’audition et arriver à l’heure

4. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

5. Respecter la date de clôture des inscriptions au 26 août minuit

6. Si vous annulez après le vendredi (17h) qui précède le premier jour de l’audition, il faudra en justifier la raison.

A propos de l'auteur·ice

D’origine comédienne, en amour avec l’écriture et les mots Catherine Daele voyage de la scène à l’écriture. Sa vie est dédiée à ne pas fermer les yeux ni prendre le monde comme oreiller. Elle aime la parole en vrac, celle qui conjure le sort. De question en question, ses pièces bégayent les relations humaines, l’amour filial, l’identité, le rapport au monde humain/animal. L’onirisme s’en mêle souvent un peu, beaucoup, passionnément. Charmée par l’Adolescence, elle trouve dans les situations extrêmes et les émotions fortes les racines d’un dire qu’elle a envie de faire entendre et résonner ailleurs. Elle aime l’idée qu’une œuvre est un écho qui trouvera toujours de quoi rebondir. Ses pièces Supernova et Rhapsodie ont été primées par les Prix des Metteurs en scène belges et étrangers du Centre des Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles. C’est avec Le Chant de la Baleine, qu’elle aborde pour la première fois le public des enfants, dès 8 ans. La pièce est lauréate du prix jeunesse organisé par les EAT – écrivains associés du Théâtre/France et est actuellement en tournée. S’ensuit à présent, la création Marshmallow, une première proposition pour des enfants, plus jeunes encore (dès 6 ans) mais également une première écriture qui incluera, une fois portée à la scène, une marionnette. Pour en savoir plus, voici le lien vers une interview réalisée il y a déjà quelques années d’ici mais qui demeure pertinente pour entendre la « voix » de l’autrice.