Chaque année depuis 2019, La Ligue des droits humains crée en partenariat avec Bruxelles Laïque un procès fictif dans le cadre du Festival des Libertés. L’édition de cette année aura lieu le 17 octobre 2023 dans la grande salle du théâtre National, avec le soutien artistique de Fabrice Murgia. La représentation est donc unique mais pourrait très bien faire l’objet d’une reprise ultérieurement.
Il s’agit d’un objet scénique hybride, qui mêle théâtre et conférence, avec des acteur.ice.s mais aussi des conférencière.s et avocat.e.s. Le spectacle comporte un aspect interactif puisque c’est le public qui vote à la fin de l’issue du procès. L’objectif est de mettre en lumière des problématiques d’actualité qui touchent aux droits humains fondamentaux, et de sortir du manichéisme sur ces sujets (il n’y a pas un bon et un mauvais côté dans le procès, les deux parties ont des prises de positions défendables, argumentées aussi par de réel.le.s expert.e.s climat/logement et avocat.e.s. D’où la complexité du vote final). Les trois éditions précédentes du procès portaient sur les violences policières, les mesures sanitaires et le placement d’enfant. A chaque fois, la représentation a fait carton plein.
Cette année, la thématique est « droit au logement versus droit à la nature ».
Le dilemme : le collectif « Zéro béton » occupe un terrain à haute valeur biologique à Bruxelles, destiné à la construction de logements sociaux : « la friche du marais des cailles blanches ». Les militant.e.s écologistes bloquent l’arrivée des tractopelles depuis plusieurs semaines. La société de logement est propriétaire de ce terrain. Elle intente un procès en justice de paix pour expulser les militant.e.s, afin de pouvoir lancer le chantier et fournir des logements décents promis à des centaines de familles en situation de précarité et sur liste d’attente depuis des années. Parmi ces familles, une mère célibataire de trois enfants témoigne de l’urgence de quitter le logement insalubre où elle vit et qui menace sa santé ainsi que celle de ses enfants. Face à elle, les militant.e.s tentent par leur occupation d’alerter notre société du péril grave que constitue la suppression des derniers espaces verts sauvages en ville. Droit au logement et droit de la nature rentrent en conflit frontal. Comment sortir de l’impasse ?