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Sans toit, sans terre : le procès des invisibles

Sophie Delacollette

En bref

« A la fin de ce procès, 7 espèces auront disparu de la planète. Elles seront 150 demain à la même... Lire l'article

Chaque année depuis 2019, La Ligue des droits humains crée en partenariat avec Bruxelles Laïque un procès fictif dans le cadre du Festival des Libertés. L’édition de cette année aura lieu le 17 octobre 2023 dans la grande salle du théâtre National, avec le soutien artistique de Fabrice Murgia. La représentation est donc unique mais pourrait très bien faire l’objet d’une reprise ultérieurement.

Il s’agit d’un objet scénique hybride, qui mêle théâtre et conférence, avec des acteur.ice.s mais aussi des conférencière.s et avocat.e.s. Le spectacle comporte un aspect interactif puisque c’est le public qui vote à la fin de l’issue du procès. L’objectif est de mettre en lumière des problématiques d’actualité qui touchent aux droits humains fondamentaux, et de sortir du manichéisme sur ces sujets (il n’y a pas un bon et un mauvais côté dans le procès, les deux parties ont des prises de positions défendables, argumentées aussi par de réel.le.s expert.e.s climat/logement et avocat.e.s. D’où la complexité du vote final). Les trois éditions précédentes du procès portaient sur les violences policières, les mesures sanitaires et le placement d’enfant. A chaque fois, la représentation a fait carton plein.

Cette année, la thématique est « droit au logement versus droit à la nature ».

Le dilemme : le collectif « Zéro béton » occupe un terrain à haute valeur biologique à Bruxelles, destiné à la construction de logements sociaux : « la friche du marais des cailles blanches ». Les militant.e.s écologistes bloquent l’arrivée des tractopelles depuis plusieurs semaines. La société de logement est propriétaire de ce terrain. Elle intente un procès en justice de paix pour expulser les militant.e.s, afin de pouvoir lancer le chantier et fournir des logements décents promis à des centaines de familles en situation de précarité et sur liste d’attente depuis des années. Parmi ces familles, une mère célibataire de trois enfants témoigne de l’urgence de quitter le logement insalubre où elle vit et qui menace sa santé ainsi que celle de ses enfants. Face à elle, les militant.e.s tentent par leur occupation d’alerter notre société du péril grave que constitue la suppression des derniers espaces verts sauvages en ville. Droit au logement et droit de la nature rentrent en conflit frontal. Comment sortir de l’impasse ?

En pratique

11 JAC (Jeunes Artiste du Centre des Arts scéniques) recherché.e.s au total :  

Un.e acteur.ice pour incarner la/le porte-parole du collectif militant « Zero Beton » : telle Greta Thunberg ce personnage est hyper engagé.e dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il/ellesouffre d’éco-anxiété et est audacieux.se. Il/elle doit se défendre face à la juge durant le procès puisque son collectif est menacé d’expulsion de « la friche du marais des cailles blanches ».

10 acteur.ices pour incarner les militant.e.s qui vont lancer une action « choc »  de désobéissance civile, en plein procès.

L’objectif est de composer un groupe de personnalités différentes : ils et elles font front commun mais sont aussi identifiables par leurs énergies et expressions diverses de leurs revendications.

La date de la rencontre : 21 août – 25 août

Les dates de répétitions:

Une date pour une lecture en amont des répétitions avec toute l’équipe est encore à déterminer. (lieu et date à déterminer)

Présence obligatoire : 

Répétitions pour le/la porte parole du collectif les : 10-11-12-14-16 octobre. Horaires décalés possibles(peut-être après-midi et soirée, lieu à déterminer)

Répétitions pour les militant.e.s: 12, 14, 16 octobre

Date de représentation: 17 octobre 2023 (+ répétitions à partir de 12h car c’est le seul jour où nous avons accès au plateau de la grande salle !) (Théâtre National)

L’éventuelle disponibilité demandée (si dates encore en négociation)

Concernant le rôle du porte-parole, les dates peuvent encore un peu bouger en fonction de l’agenda des autres intervenant.e.s/avocat.e.s du procès: prévoir la possibilité de travailler deux soirées entre le 18 septembre et 29 septembre (ces deux soirs remplaceraient alors l’un des jours de répétition prévu en octobre)

A propos de Sophie Delacollette

Sophie Delacollette est comédienne, autrice et metteuse en scène. Sortie de l’IAD en 2010 en art dramatique, elle est aussi diplômée en sciences politiques. Elle fait partie du collectif artistique « La Gang » (avec Héloïse Meire et Alice Martinache) qui questionne les relations entre corps et pouvoir(s). Dans sa pratique qui mêle théâtre et formes audio-visuelles, elle aime questionner comment les êtres humains habitent le monde, ou plutôt comment les relations entre individus se tissent dans une toile plus large appelée « société ». Elle interroge les problématiques systémiques (inégalités de genres, d’origines, de classes, etc) et cherche à les transcrire au plateau (ou en son/image) de manière intime et poétique.

En tant que metteuse en scène et autrice, Sophie a co-créé en 2021 avec La Gang le spectacle « Méduse.s », une co-production du Théâtre de Liège et Les Tanneurs, qui interroge l’héritage patriarcal de notre société à partir du mythe antique de Méduse.

Sophie travaille aussi comme réalisatrice de formats audio-visuels. Elle a co-créé une websérie sur le thème de la famille recomposée, Tribu 6.5 (Eklektik production, pilote Rtbf) et des court-métrages à vocation pédagogique avec Loupiote (Asbl d’éducation aux médias). Elle a travail également en télévision comme chroniqueuse et présentatrice de programmes culturels sur la chaîne « La Trois »jusqu’en 2019 (Rtbf). Elle crée également des podcasts en 2023, poético-documentaire (Slam ton Dreamjob) ou fictionnel (Gouzi-Gouzi, production en cours, We tell Stories).

Comme comédienne, Sophie a notamment joué dans des spectacles d’Héloise Meire (Dehors devant la Porte, théâtre National), Julie Jarozsweski (Le Chœur d’Ali Arraass, théâtre National), Jean-Michel d’Hoop (L’herbe de l’oubli, reprise de rôle en tournée internationale), Fabrice Gardin (Le Journal d’Anne Frank, Théâtre Royal des Galeries)

Sophie Delacollette © Alice Khol

Distribution

Acteur.ices / conférencier.e.s / avocat.e.s

Juge : Sophie d’Hondt 

Greffier : Philippe Moens 

Journaliste : François Mazure

Mère en attente de logement: Nancy Nkusi 

Experte logement : Sarah De Laet 

Avocat logement: (en cours)

Porte-parole du groupe militant : JAC

Groupe de militant.e.s : 10 JAC

Expert environnement : Allan Wei 

Avocate environnement: Sybille Gioé

Chorégraphe

Einat Tuchman (chorégraphe et danseuse)

Écriture

Sophie Delacollette avec la Ligue des Droits Humains 

Mise en scène

Sophie Delacollette

Soutien artistique à la scénographie et regard extérieur

Fabrice Murgia  

Création capsules documentaires sonore

Aline Wavreille

 

Une Co-production de La Ligue des Droits Humains et de Bruxelles Laïque

Avec le soutien du Théâtre National

Note d'intention

Inviter la justice au théâtre, c’est tout d’abord soulever des problématiques contemporaines cruciales.

Pour cette édition 2023 du procès fictif, nous avons choisi avec La Ligue de confronter le droit au logement versus le droit à la nature. Parce que Bruxelles, comme de nombreuses grandes villes à l’heure actuelle, fait face à une énorme crise de l’accès au logement (50 000 ménages en situation précaire en attente de logements décents), mais aussi à la crise climatique globale qui impose de créer des villes résilientes et donc de cesser (entre autres) de bâtir.

Friche Josaphat, Marais Wiels, Chant des Cailles, Dames Blanches… : autant de cas particuliers bruxellois qui renvoient à cette problématique.  Le dilemme est donc brûlant d’actualité : comment sauver le vivant sans délaisser les vivants, et vice-versa ?

Mettre en scène un procès, c’est aussi brouiller les frontières entre le réel et la fiction. Dans ma pratique artistique, la partie documentaire tient une place importante, mais chercher au plateau ce qui est de l’ordre du sublime, du rêve, de la poésie, l’est tout autant. Grâce au soutien artistique de Fabrice Murgia, des moyens me sont mis à disposition pour mettre en scène différents espaces scénographiques au plateau et pour travailler à de la projection vidéo en direct.

Il me tient à cœur de créer un univers tout particulier pour chaque partie du litige. Pour la partie plaignantereprésentée par une maman solo en attente d’un appartement la mise en scène sera intimiste, en lien avec l’isolement que connaissent les personnes précarisées et le désintéret médiatique sur la question du logement. En revanche, la mise en scène de la partie défenderessele collectif militant « zéro béton »sera explosive. Je la souhaite à l’image des jeunes « plus chauds que le climat » qui alertent sur l’urgence de leurs revendications et qui médiatisent leurs actions.

D’où l’envie de travailler une scène de désobéissance civile, avec une invasion dans le tribunal. Les jeunes militant.e.s vont venir poser leurs tentes quechua et en sortir des plantes pour verdir le plateau, scander des slogans, chanter, danser, tout diffusant en direct leur action sur les réseaux sociaux.

Un joyeux bordel néanmoins réfléchi, stratégique et nécessaire face à la gravité de l’inaction politique.

Sophie Delacollette

Préparation de la rencontre

Chaque participant.e se présente à la rencontre pour le rôle principal du/de la porte-parole du collectif et/ou pour le rôle d’un.e militant.e du collectif.

PREMIER TOUR 

– Pour le rôle du/de la porte-parole : préparer la scène 5, entre la Juge et le/la porte-parole. Le texte sera bientôt disponible ICI

NB : Le texte ne doit pas être connu au mot près, liberté autorisée dans les répliques, tant que cela colle à l’esprit de la scène

– Pour le rôle d’un.e militante : préparer une proposition personnelle qui évoque une prise de parole engagée sur la thématique de la crise climatique. Situer où se passe cette action et à qui elle s’adresse (par exemple, en manifestation, au siège de l’ONU, à la maison avec ses parents…). La forme est libre (monologue, poème/slam, chant, danse, marionette,…) et de maximum 5 minutes 

DEUXIEME TOUR 

Il n’y aura rien à préparer pour le second tour. Les candidat.e.s seront notamment invité.e.s à travailler en collectif, par petit groupe, sur des improvisations de scènes de désobéissance civile.

Conditions de participation

1. Être inscrit·e au Centre des Arts scéniques, promotions ’19, ’20, ’21, ’22 et avoir publié votre profil

2. Être libre aux dates de travail (rencontre, répétitions et représentations)

3. Arriver à l’heure

4. Avoir lu et accepté de respecter le règlement des rencontres professionnelles

5. Respecter la date de clôture des inscriptions

Clôture des inscriptions le dimanche 13 aout 2023 à minuit

A propos de l'auteur·ice

Sophie Delacollette co-écrit le spectacle avec la Ligue des droits humains et ses précieux.sesconseiller.e.s juridiques. Mais qui est la ligue ?

La LDH existe depuis plus de 100 ans et combat, en toute indépendance du pouvoir politique, les atteintes portées aux droits fondamentaux en Belgique.

La LDH promeut les principes d’égalité, de liberté et de solidarité, ainsi que les droits fondamentaux de toutes les personnes, adultes et enfants, en Belgique.

Association reconnue d’éducation permanente (depuis 2007), elle sensibilise le plus large public possible aux enjeux de société liés aux droits humains dans un objectif d’émancipation.
Le procès fictif s’inscrit en partie comme l’une des missions d’éducation permanente de La Ligue(sensibilisation du public à des problématiques actuelles).

Lieu de la rencontre

18, Rue Kessels, Schaerbeek
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